Pourquoi tant de Ñ ?

Communiqué N°431 du 20/07/2017

 

Rappel des faits

Le 11 mai 2017, naissait un petit breton que ses parents nommèrent Fañch. L’état civil refusa ce prénom, en cause: la Circulaire du 23 juillet 2014 relative à l’état civil, laquelle procrit le « ñ », le « n’ » et le « c’h » entre autres.

Dans les jours qui suivirent, la mairie de Kemper revenait sur sa décision: Fanch Tilde pouvait s’appeler Fañch.

Tout est bien qui finissait bien…

…Pas dans le meilleur des mondes qu’est la République Française!

Si le débat fut clos pour la Mairie de Kemper, si le petit Fañch put être inscrit sur le fichier de l’état civil, c’était oublier bien vite l’existence de cette circulaire et omettre qu’un Procureur zêlé puisse s’en saisir…

Le 5 juillet, la famille fut convoquée au Tribunal pour modifier le prénom. – Réponse du Tribunal: le 13 septembre!

 

S’il paraît improbable que cette circulaire puisse s’imposer à la Constitution française de 1958 – laquelle mentionne dans l’article 75-1(*) que les langues régionales font partie intégrante du patrimoine de la France – il n’en reste pas moins possible que subsiste un risque énorme: la décision pourrait être contraire au désir des parents et aux attentes de la population bretonne, une décision qui ferait jurisprudence…

une porté béante donnant sur la disparition définitive de nos prénoms bretons, la suite vous la connaissez: la mort de notre langue!

Nos Ñ ou C’H sont comme notre langue! Ils sont Nous! Ils sont enfouis dans nos gènes.Par ailleurs, de la présence ou non de ces signes diacritiques dépend la prononciation des prénoms.

Ce refus de reconnaître des signes qui sont antérieurs à l’apparition de la langue française n’est ni plus ni moins qu’une atteinte à l’identité bretonne! De la graphie, notre brezhoneg s’exprime, vie…

 

Qu’il est curieux de développer une telle hargne à vouloir défendre d’un côté la langue française tout en interdisant les signes diacritiques des cultures sur laquelle la fRance a pu se constituer pour mieux les éradiquer après, cette curieuse défense de la langue française qui consiste dans le même temps à procéder à des réformes de l’Education nationale simplifiant la langue française pour faciliter son assimilation par les futurs bons citoyens de demain.

Aussi curieux soit-il, des prénoms usités sont interdits alors qu’une liberté étrange est accordée pour baptiser les petits français de demain, petit florilège:

Bambi, Biscotte, Chirac, Clitorine, Débarah, Diam’s, Florineige, Fransisque, Freeman, Freedom, Gentil, Hétéroïque, Jospin, John Dundee, Jeanne d’Arc, Kader Oussel, Marge, Merveille, Magic, Noodles, Oméga, Peggy, Périphérique, Poulpe, Phénix-Alpha, Pocahontas, Pâquerette, Skyler, Seven, Sissi , Thérébentine (fille d’une ex-Ministre), Trésor, Tudor, Vitella, Winnie, etc.

Fañchement ridicules non?

Tout aussi curieux il est de constater que les défenseurs de la langue de Molière oeuvrent pour sa défense en limitant les anglicismes, en introduisant des mots issus de la rue mais « à la mode » (très employés,mais d’une durée éphémère)alors que la langue française naquit de deux langues mortes et s’est enrichie d’apports étrangers (ex: grande influence italienne lors de la Renaissance) et même de mots bretons.

Fañchement curieux non?

 

     Il va peut-être falloir que les Dakotés, non-contents d’occuper Breizh illégalement, se décident à se comporter autrement qu’une autocratie, dont les actes sont hautement condamnables car relevant, entre autres, d’une atteinte aux droits de l’homme.

Vous, chefs de France, qui vous targuez d’être la patrie des droits de l’homme: vous êtes infichus de respecter les traités internationaux que vous avez signé et ratifié, ET CE N’EST PAS BREIZH QUI A EXIGÉ DE VOUS QUE VOUS LE FASSIEZ!

Vous, Républicains négationnistes: vous êtes les premiers à demander des exceptions via des « alinéas d’exclusion » que vous ne manquez pas de préciser lors de la signature de textes à force contraignante pour qui les signe, vous réfugiant derrière une Constitution figée qui n’a eu de cesse de spolier les droits fondamentaux de la Bretagne et de son peuple, ET VOUS ÊTES INFICHUS DE DONNER EN RETOUR!

Vous, Jacobins ethnocidaires: pendant combien de temps allez-vous jouer ce simulacre de démocratie? Croyez-vous qu’il vous sera possible de mentir encore longtemps à vos concitoyens? Pourquoi ne leur dites-vous pas ce qu’adviennent les recommandations de l’ONU, de l’UNESCO, de votre Union Européenne? Pourquoi ne leur dites-vous pas combien coûtent aux contribuables vos amendes? LA VÉRITÉ NE PEUT SE TAIRE INDÉFINIMENT!

Procureurs, hommes politiques et autres jacobins, dites-vous que les Bretons ne cèderont pas! Sachez que nous sommes plus que jamais en RÉSISTANCE, sous couverts de textes fondamentaux QUE NOUS, NOUS RESPECTONS!

voir aussi:

Culture-Bretagne -« Oui aux prénoms bretons en 2017 (mais aussi basques, corses)! »

« Fañch, fils de Jeañ-Christophe et Lydia Berñard! », (Ambasad Vreizh, 15/05/2017)

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(1) Art.57 du code civil (loi du 8 janv. 1993) consacre le principe du libre choix du prénom des parents.
(2) La CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) précise que le choix du prénom revêt pour les parents un caractère intime et affectif, ete ntre par conséquent dans la sphère de la vie privée.

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