Quand Charette de La Contrie pris la tête des paysans bretons

Le 27 mars 1793 (24 Ventôse an I), François Athanase Charette de La Contrie (né à Couffé, le 22 mai 1763, fusillé à Naoned le 29 mars 1796) accepta de prendre la tête des paysans du Marais breton. Il tiendra un rôle essentiel dans la guerre de Vendée en commandant l’Armée Catholique et Royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz.

Quelques jours plus tôt, dans la région de Machecoul, plusieurs républicains avaient été massacrés. Mais le convaincre était loin d’être chose aisée…

Pourquoi cette hésitation? Revenons sur son parcours:

Né en bro-Naoned en pays d’Ancenis, à Couffé, le 22 mai 1763, François Athanase Charette de la Contrie est fils du Chevalier de La Contrie, Michel Louis Charette et de Marie Anne de La Garde de Monjeu.

1779: il entre à l’école des Gardes de la Marine

Il servira ensuite sous le comte de La Motte-Picquet et l’amiral comte de Guichen.

1787: à 24 ans, il comte déjà,à son actif 11 campagnes dont quelques-une en Amérique. Il sera envoyé ensuite en Mer du Nord, en Russie, puis se battra contre les Barbaresques et aux côtés des Ottomans contre les Grecs.

1790, 27 mai: il épouse à Naoned, Marie-Angélique Josnet de La Doussetière, et part s’installer à La Garnache (près de Challans, Vendée) au manoir de Fontedose. Il s’y ennuie, multiplie les maîtresses, s’adonne à la chasse et aux bals…

1792, 10 août: il prend part à la défense de la famille royale aux Tuileries. Il échappera au massacre mais sera arrêté à Angers, puis libéré.

1793, 27 mars: des paysans viennent le chercher dans son manoir de Fontedose. Curieusement, François Charette se cacha sous son lit, espérant qu’il se lasseraient d’attendre pour repartir bredouille. Il se décida à en sortir, fit fasse à ces paysans armés de piques et de fusils de chasse par ces mots:

« Soit, mais je commande et l’on m’obéit! »

Par la suite, il commandera une armée disciplinée et mieux armée, notamment une cavalerie d’élite composée de nobles et de bourgeois, le rejoignirent même des déserteurs républicains.

2017.03.27 - Charette 2

Faits d’armes: 2ème bataille de Pornic, celles de Challans et de Saint-Gervais, et la 2ème bataille de Machecoul.

1793, 30 avril (11 Floréal an I) – Légé: il empêche mes républicains de prendre la ville de Légé.

1793, juin: prise de la ville de Saumur.

1893, 29 juin – Naoned: bien qu’ayant rejoint l’armée commandée par le général Lescure, il arrive le premier avec ses troupes dans les faubourgs de Naoned. Aux aurores, il lance l’assaut, seul, sans attendre les renforts de Charles de Bonchamps. La bataille est perdue, c’est la retraite.

1793, juillet – Naoned: deux semaines après sa défaite, il attaque de nouveau la ville, toujours seul, alors que l’attaque devait être combinée. Les pertes seront à nouveau élevée…

1793, 19 sept. – Tiffauges: il participe à la victoire, mais désobéit à nouveau au général Lescure dans la poursuite après le général Kléber.

1793, 30 sept. (9 Vendémiaire an II) – Noirmoutier: prise de l’île manquée, le canon de l’île faisant reculer ses troupes.

1793, 11 oct. – Noirmoutier: il réussit à surprendre l’armée républicaine en faisant entrer ses troupes par le passage du Gois, mais à marée montante. Les 800 hommes de la garnison républicaines sont rapidement capturés. Malgré ses ordres, un sous-chef en fera fusiller 200.

1793, oct.: se sentant dédaigné, il se sépare de l’armée vendéenne pour poursuivre la lutte via la guérilla autonome.

1794: Charette s’empare du camp, républicain de Saint-Christophe (près de Challans) mais un mois plus tard, les troupes du général républicain Nicolas Haxo, plus nombreuses, le fera fuir.  Quelques temps plus tard, il organise sa vengeance en assiégeant le camp du général Haxo mais y sera capturé.

1795, 17 février – Traité de La Jaunaye: Charette et d’autres protagonistes vendéens, signent le traité de la Jaunaye avec des représentants de la Convention, au manoir de La Jaunaye (St-Sébastien, bro-Naoned). Le traité établit la liberté religieuse et exempte les insurgés du service armé républicain. Mais la paix sera interrompue cinq mois plus tard.

1795, juin – Quiberon: au moment du débarquement de Quiberon, de Charette reprend les armes.

1795, juillet: le futur Roi de France, Louis XVIII lui écrit pour lui conférer le grade de général de l’armée catholique et Royale.

1795, 10-12 août – St-Jean-de-Monts: il reçoit un soutien britannique (poudre, armes et fonds).

1795, 24 sept.: un débarquement est prévu depuis le pertuis bretons. Fort d’une armée de 10.000 hommes, l’aide d’émigrés et d’Anglais se faisant attendre, il rebrousse chemin.

1795, oct. – Île d’Yeu: depuis le 29 septembre, la flotte anglaise mouille tout près de l’île. Le général Charette rejoint la côte avec 15.000 hommes et tente de faire venir le comte d’Artois, second frère de Lois XVI (futur Charles X) alors sur l’île: Echec. La confiance quitte les rangs, ses hommes l’abandonnent peu à peu.

1796, 23 mars – Bois de La Chabotterie: en la commune de St-Sulpice-le-Verdon, Charette se fait capturé par le général Jean Pierre Travot, alors qu’il projettait de rejoindre avec ses 32 derniers fidèles, l’armée de Jean-Nicolas Stofflet se battant en Anjou.

1796, 29 mars – Naoned: le général François Charette est fusillé en la Place Viarme à Naoned.

L’histoire retiendra qu’il refusa qu’on lui bande les yeux et qu’il ordonna lui-même au peloton d’exécution de faire feu par ces mots:

« Lorsque je fermerai les yeux, tirez droit au coeur! »

Devise de François Charette:

« Combattu souvent, parfois battu, abattu jamais! »

François Athanase Charette de La Contrie fut surnommé « Roi de la Vendée »

2017.03.27 - Charette 3

Faits d’armes:

  • 2nde bataille de Pornic                             – bataille de Challans                                            – bataille de St-Gervais                              – 2nde bataille de Machecoul                             – bataille de Legé                                         – bataille de Palluau                                             – 3ème bataille de Machecoul                   – bataille de Naoned                                              – 3ème bataille de Luçon                          – bataille de tiffauges                                           – 2nde bataille de Montaigu                      – bataille de St-Fulgent                                         – 1ère bataille de Noirmoutier                 – bataille de l’île de Bouin                                     – bataille de Gralas                                     – bataille des Brouzils                                            – 2nde bataille de Legé                             – bataille de St-Colombin                                      – bataille des Clouezeaux                         – bataille de Chaudron-en-Mauges                    – bataille des Naudières                            – bataille de Fréligné                                            – bataille de St-Cyr-en-Talmondais         – bataille de La Guyonnière.

2017.03.27 - Charette 4.jpg

 

HOMMAGE

NAONED: croix située à l’angle de la place Viarme et de la rue Félibien, ne correspondant pas au lieu précis de son exécution. (image ci-dessus)

LES LUCS-SUR-BOULOGNE (Vendée): masque mortuaire de Françaois Asthanase Charette de La Contrie, exécuté par Cazane, le 12 Germinal an IV, sise à l’Historial de Vendée.

ST-SEBASTIEN-SUR-LOIRE: rue portant son nom, à proximité du manoir de la Jaunaie (traoté de 1795).

LEGé: chapelle Notre-Dame-de-Pitié, appelée aussi « chapelle Charette ».

 

Napoléon Ier eût dit à son propos:

« On a dit de M. Chaerette beaucoup de bien et beaucoup de mal ; ses partisans et ses ennemis ont également outré dans leurs rapports. On ne peut pas avancer qu’il fut un grand homme, mais il serait injuste de nier que dasn sa disposition il montra quelques qualités remarquables. »                                                                                         (Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome VII, p.237, d’Emmanuel de Las Cases)

 

Victor Hugo

« J’ai lu une histoire de la Vendée, si les détails, les portraits sont exacts, Charette est le seul grand caractère, le véritable héros de cet épisode marquant de notre révolution, lequel, s’il présente de grands malheurs, n’immole pas du moins notre gloire. On s’y égorge, mais on ne s’y dégrade point, on y reçoit des secours de l’étranger, mais on n’a pas la honte d’être sous sa bannière et d’en recevoir un salaire journalier pour n’être que l’exécuteur de ses volontés. Oui, Charette me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu communes, il laisse percer du génie. »                                                           (Quatre-vingt Treize, p. 112-113)

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