PARLEMENT EUROPÉEN / LES LOBBIES FONT LA LOI À BRÜSSEL
Plus de 10 000 organisations spécialisées dans le lobbying sont enregistrées à Bruxelles, dont environ un millier sont françaises.
LEITMOTIV du LOBBYISTE
« Comme lobbyiste, vous êtes meilleur si vous défendez les intérêts du secteur, et pas seulement de votre entreprise »,
Parmi elles, quelques ONG, mais surtout des GRANDES ENTREPRISES, des associations industrielles et des cabinets de consultants. Comment ces lobbyistes défendant les intérêts des milieux d’affaires œuvrent-ils pour faire entendre leurs positions auprès des décideurs européens ?
Tous les acteurs de cette scène combattent-ils à armes égales ? Plongée au cœur du quartier européen de Bruxelles.
Les GRANDES ENTREPRISES, en plus de faire appel occasionnellement à un CABINET de LOBBYING ou d’avocats, ont leurs propres REPRÉSENTANTS à BRUXELLES.
Dans le grand jeu du lobbying auprès des institutions européennes, les multinationales bénéficient ainsi d’un rapport de forces favorable non seulement par rapport aux ONG et aux syndicats, mais aussi par rapport à leur concurrentes plus petites et moins internationalisées.
*(Total, Engie, EDF : plus de 2 millions d’euros par an dépensés en lobbying !)
Le PÉTROLIER TOTAL, par exemple, a dépensé plus de 2,5 MILLIONS D’EUROS de frais de lobbying auprès des institutions européennes en 2015. L’entreprise pétrolière emploie SIX LOBBYISTES permanents, tous ACCRÉDITÉS auprès du PARLEMENT EUROPÉEN.
Total agit aussi directement auprès de la Commission.
De quoi faire valoir les positions de Total au plus haut niveau. Il s’agissait alors d’évoquer avec lui les possibilités d’investissement en Iran dans la perspective de la fin des sanctions économiques contre la RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE, après l’accord obtenu sur son programme nucléaire.
Les trois entreprises françaises qui dépensent le plus pour défendre leurs intérêts auprès de la Commission sont toutes issues du secteur de l’énergie. EDF et Engie ont respectivement 14 et 13 lobbyistes « maison » enregistrés à Bruxelles, et déboursent chacune plus de 2,25 millions d’euros de frais de lobbying auprès des institutions européennes [5]. C’est finalement peu au regard des financements européens reçus par ces deux entreprises : 113 millions d’euros pour Engie l’an passé, plus de 3,5 millions pour EDF.
Le secteur automobile français. MICHELIN, RENAULT, PEUGEOT ont leurs propres représentants à Bruxelles et sont directement inscrits au registre européen des LOBBIES.
De même que le Comité des constructeurs automobile français, que l’Association européenne des constructeurs automobiles ou que le Conseil national des professionnels de l’automobile, autant de fédérations auxquelles les industriels de l’automobile sont adhérents.