Le savais-tu Breton?

De cette évidente ignorance qu’ont les Bretons sur leur propre histoire, résultat de plusieurs siècles d’occupation, de francisation et de propagande par médias interposés, comment peut-on faire entendre une autre voix que celle de l’Etat qui nous dirige?

Comme bon nombre de Bretons, Tad Gwinver appris sur le tard que l’Histoire de son pays n’avait pas le même sens que ces histoires racontées par la France, et découvrit au gré de ses recherches et lectures, qu’on lui avait menti au pays dit des droits de l’Homme.

Lui vînt l’idée, entre autres, d’ouvrir une chaîne YouTube pour y publier tous les témoignages vivants attestant de notre Histoire, votre Histoire: LE SAVAIS-TU BRETON ? https://www.youtube.com/channel/UC2LpGz1_CR4iKm9PPgNj2Wg

Savoie, un autre pays confisqué par la France

(publié le 30 janv. 2021)

En compagnie de Fabrice Dugerdil, militant savoisien condamné par la France à 3 mois de prison ferme (juste après s’être exprimé à l’O.N.U.) pour « plaques d’immatriculation supposées fausses et refus de présentation de pièce d’identité », nous vous présentons l’Histoire de la Savoie, et les conditions de son annexion française en 1860. Bretagne, Savoie, hommage au traité d’alliance conclu en 1467 entre nos pays. Que vivent les peuples libres.

https://www.youtube.com/watch?v=N5RA_g9Nq9s

Anne de Bretagne, conférence donnée par Louis Mélennec

(publié le 13 nov. 2020)

Montage audio extrait d’une conférence menée à la mairie du septième arrondissement de Paris en mars 2015 à laquelle nous étions présent. En raison de perturbations sonores intervenues dans la salle, nous n’avons pas pu conserver le moment ou Louis Mélennec a abordé le traité d’indépendance conclu par Anne de Bretagne, voici donc le lien un lien pour bien comprendre que quoi il s’agit : http://bibliotheque.idbe-bzh.org/docu…

https://www.youtube.com/watch?v=60UmIzwb7o0

Catalogne, trois ans après…

(publié le 1er oct. 2020)

Entretien avec Jaume Bardolet, ex-coordinateur international de l’Assemblée de Catalogne. Dans cette interview, Jaume Bardolet nous explique comment et pourquoi le peuple Catalan vota pour l’indépendance de son pays voici trois ans.

https://www.youtube.com/watch?v=Bescph-3i2I

Entretien avec Jean-Jacques Goasdoué, grand logisticien breton.

(publié le 11 sept. 2020)

Brittany Ferries, S.T.E.F., Saveol, Produit en Bretagne…

https://www.youtube.com/watch?v=DyYCTfd7u90

La Marseillaise, c’est pour les Français

(publié le 30 avril 2020)

Nombreux sont les Bretons se croyant encore Français qui entonnent et reprennent la Marseillaise en pensant qu’il s’agit de leur Hymne national, parce qu’ils ignorent encore l’Histoire de la Bretagne. Cette version en 7 couplets tout comme l’originale, pourra peut être leur permettre d’y réfléchir différemment…

https://www.youtube.com/watch?v=Ynml8KeSTlQ

Un grand livre censuré par l’Etat français: La Bretagne n’a pas dit son dernier mot

(publié le 30 mars 2020)

Marcel Texier est un auteur breton, agrégé d’anglais qui a travaillé aux États-unis, en Angleterre ou encore en Suède, ce qui l’a éveillé à la défense de la langue bretonne, et ce qui lui a permis de comprendre ce que nous avons à apprendre de tous ces pays. Militant engagé, Marcel a été secrétaire général de l’association internationale pour la défense des langues et cultures menacées, membre du conseil consultatif de l’institut international pour le droit des groupes ethniques et le régionalisme, vice président de l’association européenne des linguistes et professeurs de langues, militant de la F.U.E.N. et il est actuellement vice-président de l’O.B.E. après en avoir été son président : l’organisation des Bretons de l’extérieur. En 2004, Marcel a compilé dans un sublime livre, le recueil de différents de ses textes, dans lequel il parle entre autre d’indépendance pour la Bretagne, fait pour lequel il a été censuré par l’État français dans toutes les librairies qui le proposaient à la vente. On en parle aujourd’hui en sa compagnie, bonne écoute à tous !

https://www.youtube.com/watch?v=3yRdPwmw1i0&t=2s

Pontcallec, Montlouis, Lemoyne, du Couëdic: l’assassinat en 1720 de patriotes Bretons

26 mars 2020

À la mort du tyran Louis XIV, qui a été responsable sous son règne du massacre en Bretagne des populations civiles dites des « bonnets rouges », la noblesse bretonne rédige un acte d’union pour tenter de retrouver les libertés bretonnes perdues depuis notre annexion par la France en 1532. Plus de cinq cent nobles bretons le signent, et il est collectivement décidé que tous les nobles bretons qui trahiraient les objectifs politiques exigés par ce document et décideraient de ne pas le signer, perdraient leur titre de noblesse. À cette époque, le roi d’Espagne Philippe V, petit fils de Louis XIV, ne rêve que de revenir en France ou il a vécu toute sa jeunesse, et convoite le trône de France. Dans ce but, il envoie à la Bretagne des troupes militaires qui débarquent sur la presqu’île de Rhuys, près de Vannes. Le royaume de France ayant appris par ses espions la conspiration, envoie des troupes militaires et nomme en Bretagne une chambre de justice française exceptionnelle, hors de sa juridiction, pour juger toute cette affaire. Sept personnes sont condamnées dont trois sont en fuite, pour l’exemple, à être décapitées, le 26 mars 1720 place du bouffay à Nantes, dans notre capitale bretonne. C’est cette affaire, trois siècles après jour pour jour, que nous vous racontons ici dans le détail. Bonne écoute à tous. Dalc’homp soñj !!!

https://www.youtube.com/watch?v=GtB14Ou1TO8

Voies express gratuites et fin de l’exode en Bretagne, à qui le devons-nous?

28 nov. 2016

Mériadec Goüyon Matignon, ancien secrétaire général du M.O.B. (Le mouvement pour l’organisation de la Bretagne) nous raconte en retraçant sa vie, ce que furent les combats ayant depuis la seconde guerre mondiale modifié le sort de notre pays et endigué l’exode de nos populations.

https://www.youtube.com/watch?v=Ie8lSRe3WSQ

Lettre publique lue face au Tribunal de Grande Instance de Brest le 29 octobre 2019

29 oct. 2019

C’est sous une pluie battante que nous nous sommes retrouvés devant le tribunal de grande instance de Brest entre une poignée de militants, pour faire savoir comme nous l’avions dit, avec pacifisme mais sans aucune langue de bois, ce que nous pensons de la façon lamentable et illégale de l’État français au titre du droit international et des droits de l’Homme, d’interdire l’utilisation du n tilde, ñ, lors des enregistrements en mairie du prénom des nouveaux nés. À notre grande surprise, Monsieur le procureur de la république, Jean-Philippe Récappé, est sorti du tribunal et venu interrompre notre discours accompagné de deux vigiles, (séquence coupée à la demande des vigiles, moment ou la caméra change de plan) de façon toutefois respectueuse de nos libertés, lors d’un échange courtois, pour nous demander de ne plus « accuser » Madame Johanny qui pour lui n’a fait qu’obéir à la décision de la cour d’appel de Rennes. Un militant sur place, Bernez, a alors interpellé le procureur Récappé pour lui demander « s’il le prenait pour un con », sachant que la cour d’appel de Rennes avait délibéré en faveur du tilde. Monsieur Récappé nous a répondu que la cour d’appel de Rennes a seulement jugé le cas d’un seul dossier sur le fond, et non la loi sur la forme. Il a ensuite rajouté que les services du procureur de la cour d’appel de Rennes ont ordonné aux différentes juridictions de demander à leurs mairies de refuser le n tilde, ñ, ce qu’à fait Madame Johanny. Monsieur Récappé nous a dit que l’État ne faisait qu’appliquer la loi de la république sur ses territoires, ce à quoi nous avons répondu que nous étions en Bretagne… Monsieur Récappé nous a également dit ne pas être défavorable à titre personnel au n tilde, ñ, mais il a ajouté que chaque service devait suivre « la loi de la république. » Nous lui avons donc posé la question de ce qu’il pensait des lois de la république, illégitimes au titre du droit international, et il a alors « botté en touche » en expliquant qu’on ne changerait pas les choses sur ce trottoir… Bien difficile pour nous de savoir qui est véritablement responsable. Selon la presse, il ne s’agit que d’une demande de Madame Johanny, nous avons donc repris notre discours sans se soucier du « c’est pas nous c’est eux ». Madame Johanny est peut être, qui sait, seulement obéissante, mais elle n’est pas une simple employée administrative en mairie, elle est bien l’une des responsables en poste de l’État parmi tant d’autres, chargée de notre destruction culturelle. En commentaire ci-dessous, le discours lu.

https://www.youtube.com/watch?v=vpnlBGwYUpM

L’Histoire de nos cousins Ecossais

ISTOR / SCOTLAND-ALBA

« L’histoire de l’Écosse est aussi fascinante que complexe. Il y eu les Celtes tribaux et les anciens Pictes aux visages peints, les conquérants romains et les Vikings roux audacieux, les monarques déchus, les grands explorateurs, les philosophes pensifs, les inventeurs de génie et tout ce qu’ils ont apporté avec eux, de même que les vestiges qu’ils ont laissés derrière eux, dont les traces incroyables de leur présence et de leur sophistication.

Imaginez des menhirs ancestraux et mystérieux, de magnifiques châteaux et de somptueuses demeures seigneuriales, une architecture étonnante, des forteresses délabrées, des exploits d’ingénierie mondialement connus et bien plus encore ! Des Scottish Borders aux Orcades, et de Fife à l’île de Skye, des batailles féroces, des chevauchées cruelles et des rébellions sanglantes ont été gagnées et perdues, des alliances durables se sont formées – notamment l’Auld Alliance avec la France – et de nouvelles inventions révolutionnaires et découvertes furent faites. »

Scotland/Alba, le site

L’importance de l’histoire dans la reconstruction des Nations

LES BONS MOTS DU BON DOCTEUR MELENNEC

 » L’importance de l’histoire dans la reconstruction  des Nations. (Extraits de LA THEORIE DES NATIONS, par Louis Mélennec; cours élémentaire de sciences politiques, à l’intention de ceux qui ne savent pas).  » Il ne suffit pas d’avoir vécu ensemble une histoire commune, il faut que cette histoire commune ait été très étalée dans le temps long. Pour que le sentiment national se forme, murisse, se renforce, des siècles sont nécessaires. Certains empires ont vécu plus de mille ans. Même s’il n’existe peu de textes théoriques sur ce qu’a été dans ces empires le sentiment national, on peut-être assuré qu’il a existé néanmoins, avec une force toute particulière.

Toute nation qui perd totalement la mémoire de son passé, cesse d’exister en tant que telle. Tout peuple privé de son sentiment d’appartenance national par le pays qui l’occupe ou qui l’a occupé, parce qu’il l’a effacé, ou en fait un objet de mépris pour les populations, disparait en tant que nation. Tout pays qui a adopté l’histoire de celui qui l’a envahi, en oubliant la sienne, est « acculturé », et cesse de la même manière d’exister en tant qu’entité nationale.

Quiconque veut sauver le patrimoine national qui est le sien, doit commencer par se familiariser avec son histoire. Celle-ci doit être enseignée et transmise pour que renaisse le sentiment national, s’il a disparu ou s’il s’est fortement atténué. La restauration de la langue nationale – ou des langues nationales – est un moteur puissant de ré-installation de la personnalité nationale, mais ne vient jamais que bien après l’Histoire, qui est le fondement même de la maison, qui, sans cela n’existe même pas. Les pays colonisateurs le savent bien, qui interdisent aux nations conquises de cultiver et d’enseigner leur histoire. Dans les cas les plus dramatiques, non seulement l’histoire de la nation conquise est interdite, mais même est purement et simplement remplacée par celle du colonisateur. Ce crime, comme on le sait, a été commis en Bretagne par le pays auto-proclamé des droits de l’homme, en même temps que la langue a été persécutée et éradiquée, dans le but certain et avéré de priver les Bretons de leur identité. La France est tellement consciente de l’enjeu, qu’elle continue, sous des prétextes multiples, à s’opposer à l’enseignement de notre histoire dans nos écoles, et à poursuivre sa volonté d’éradiquer – par extinction calculée – de notre langue bimillénaire.

Mais les temps changent en notre faveur. Si le combat de la langue est perdu, en revanche, le combat de l’histoire est en train d’être gagné. Mes très longues recherches sur l’histoire de la Bretagne procèdent – très consciemment -, des ces considérations : réensemencer le pays en lui donnant accès à ses racines, non sur le fondement d’une histoire trafiquée, mais sur des recherches très poussées dans les archives, surtout sur une nouvelle lecture des faits, débarrassés des falsifications et des interprétations fausses imposées par la puissance coloniale, avec la complicité de l’université et des « élus », par le contrôle strict des carrières et des rémunérations allouées à ceux qui acceptent de collaborer ou de se taire. Si j’ai insisté à ce point sur les abominations commises par notre voisin de l’Est, en particulier en détaillant les étapes de la colonisation, les massacres et les crimes contre l’humanité perpétrés en Bretagne par la France, ce n’est pas pour le plaisir d’évoquer ces horreurs, qui me révulsent, c’est parce que, de les avoir lus et relus, de savoir que ce pays a commis des actes plus cruels que les nazis, aussi invraisemblables que ceux de Daech, provoque un sentiment irrépressible de dégoût, fortement augmenté par le fait que le colonisateur ne les a jamais reconnus, qu’il ne s’est jamais excusé, et qu’il continue dans ses actes malfaisants, notamment par ses mensonges sur une grande échelle, avec la complicité silencieuse de ceux qu’on dénomme pompeusement « les élus », qui continuent à se taire.

Plus longue est l’histoire vécue en commun, plus puissant est le sentiment national. Les Bretons sont identifiés, avec une certitude absolue, avant le Christ. Ils ont au minimum deux mille ans d’histoire commune, certainement davantage puisque, décrits et identifiés par Jules César dans la Guerre des Gaules, ils ne sont pas nés ex-nihilo à l’époque où cet ouvrage a été écrit, mais se sont constitués en peuple au moins plusieurs siècles auparavant. Peu de peuples dans le monde, sans doute, peuvent revendiquer une histoire aussi longue. Ce qui explique la force singulière du sentiment d’appartenance des Bretons, et l’abomination du crime de la France, de persévérer à vouloir tuer ce peuple, infiniment plus ancien que lui. Plus grave encore est le crime des collabos : car si la France joue son propre jeu, assez naturel dans l’histoire des peuples, les collabos ne jouent que le jeu de leur nombril. La population en est aujourd’hui consciente, elle les méprise. »

Louis Mélennec, docteur en droit.

Arthur Ier, le Duc assassiné

ISTOR / 3 avril 1203: Assassinat d’Arthur 1er, Duc de Bretagne.
L’incertitude concernant la date réelle de la mort d’Arthur 1er de Bretagne (29 mars 1187- 3 avril 1203) n’est pas une raison pour passer sous silence le destin de celui qui constituait un espoir breton. Bien que sujette à caution, la date du 3 avril 1203 reste pour nous un repère, jusqu’à ce que le contraire ne soit avéré….
Depuis son avènement jusqu’à son assassinat, cette page d’histoire revêt un intérêt particulier, son destin étant à la croisée de ceux de notre Breizh et ce ceux des royaumes de France et d’Angleterre. Pourtant Duc de Bretagne seulement deux ans avant sa mort, sa naissance fit de lui un espoir pour la Nation bretonne. Avec sa disparition, la Duché de Bretagne quittera les maisons de Cornouaille et de Penthièvre pour … un prince Capétien.
Mais qui est Arthur 1er?
Né le 29 mars 1187, il est le fils posthume du Duc Geoffroy II Plantagenêt et de la duchesse Constance de Richemont (1186/87- 3/4 sept.1202). A ce titre, Arthur 1er est prétendant au trône d’Angleterre ainsi qu’à la Normandie, l’Anjou et le Maine.
Mais pour comprendre qui il était, utile il est de préciser l’histoire de ses parents et le contexte historique.
Son père, Geoffroy II Plantagenêt est fils de Henri II (dynastie Plantagenêt), Roi d’Angleterre et frère de Richard (futur Richard Coeur-de-Lion 8 sept.1157-6 avril 1199), Constance est fille de Conan IV, Duc de Bretagne, appartenant à la maison des Penthièvre. Ils se fiancent en 1166, et Geoffroy Plantagenêt prend le titre de « Dux (ou comes) Britannie et comes Richemondie ». Leur mariage se fera en 1181.
Marié, Geoffroy II Plantagenêt essaiera de reprendre la main sur la Bretagne, son beau-père Henri II intervenant directement dans sa gouvernance depuis 1156, influence qui continua même après le mariage de son fils.
Geoffroy eût tenté de demander à son père la cession du Comté d’Anjou, sa demande était refusée. Libéré de son influence autoritaire, Geoffroy II Plantagenêt lorgne alors sur l’Anjou, qu’il souhaite rendre à la Bretagne. La marche Angevine s’étendant jusqu’à la Mayenne, ces territoires ne sont autres que ceux qu’avaient conquis les Rois Erispoë (851-857) et Salomon (857-874), Terres que Conan 1er le Tort (988-992) et Conan II (1040-1066)avaient tenté de reconquérir en vain…
Geoffroy aurait fomenté un complot contre son père Henri et son frère Richard mais ne son élan fut stoppé par sa mort prématurée, mort dont la cause est incertaine: accident de tournoi ou d’entraînement au combat, maladie consécutive à une blessure… Il aura droit à de grandioses funérailles. Il est inhumé dans le Choeur même de Notre-Dame-de-Paris.
Il laisse ainsi Constance, seule à la tête de la Bretagne, elle devra tenir tête à son beau-père Henri II et à Philippe-Auguste, Roi de France.
Au lendemain de sa mort, Philippe-Auguste réclame auprès d’Henri II la garde de l’unique héritière, Aliénor, et l’administration du Duché de Bretagne jusqu’au mariage de cette-ci.
1189 (6 juillet) – Henri II meurt, lui succède Richard Coeur-de-Lion
Il participera à la 3ème croisade (1189-1192) auprès de Philippe-Auguste, Roi de France et Frédéric Barberousse, Empereur germanique.
1191 (mars) – Traité de Messine: Arthur 1er, Duc de Bretagne, héritier officiel de son oncle, Richard Coeur-de-Lion
Tancrède de Lecce accepte de signer un traité avec Richard Coeur-de-Lion et Philippe-Auguste, traité stipulant:
– La libération de Jeanne, laquelle recevra sa part d’héritage aisni que la dot que son père avait donnée à feu Guillaume,
Richard Coeur-de-Lion & Philippe-Auguste reconnaissent Tancrède comme légalement Roi de Sicile et souhaitent conserver la paix entre les deux royaumes,
– Richard Coeur-de-Lion proclame officiellement son neveu Arthur 1er de Bretagne, fils de son frère Geoffroy II, comme son héritier/ Tancrède promet de marier dans le futur, l’une de ses filles quand Arthur aura atteint la majorité.
Bien évidemment, ce traité déplaît fortement à Jean Sans-Terre, le propre frère de Richard Coeur-de-Lion. En outre, il va nuire fortement aux relations entre l’Angleterre et le Saint-Empire romain germanique. Dès lors, Jean Sans-Terre ne cessera de comploter contre son frère Richard et contre son protégé Arthur 1er de Bretagne.
Constance de Richemont, Duchesse de Bretagne est convoquée avec son fils Arthur par Richard, chez lui, en Normandie. Quittant Naoned, direction Rouen, ils sont arrêtés en route par un certain Ranulph de Blundeville, qui n’est autre que son second mari. Furieux, Richard Coeur-de-Lion marchera sur la Bretagne avec ses troupes pour libérer son neveu héritier.
Réussissant à les enlever, il se fait confier la garde de son protégé, lequel est secrètement emmené à la Cour de France, où Arthur pourra grandir auprès du fils de Philippe-Auguste, Louis VIII le Lion.
(Pour l’anecdote, bien que Roi d’Angneterre né outre-Manche, Richard Coeur-de-Lion ne règnera que dix années sur le trône d’Angleterre, ne parla jamais l’anglais, son français appris dans sa jeunesse passée chez sa mère dans le Poitevin lui suffisait.)
1197 – Bataille de Carhaix
En réaction à leur enlèvement, les Bretons se mettent route pour Carhaix et mettent en déroute l’armée de Richard Coeur de Lion.
1199 (26 mars) – siège de Châmus en Limousin, blessure mortelle de Richard Coeur-de-Lion
Peu soucieux de sa sécurité alors qu’il guerroye (il est insuffisamment protégé par son armure), Richard Coeur-de-Lion est blessé lors du siège de Châmus, s’en suit une infection qui l’emporte le 6 avril 1199. Il est inhumé en l’Abbaye de Fontevraud (près de Chinon). Comme pour notre Duchesse Anne, sa dépouille est « coupée en deux », son coeur reposera à Rouen, capitale de Normandie.
Lui succède en avril 1199, son frère, Jean Sans-Terre, sous le nom de Jean1er, Roi d’Angleterre et Duc de Normandie.
1200 (22 mai): Traité de Goulet (près de Vernon, Vexin Normand) – Fin d’un demi-siècle de conflit
Philippe-Auguste & Jean Sans-Terre (Jean 1er) s’accordent sur la paix. Philippe-Auguste obtient le Berry et Evreux.
S’en suit le mariage de son fils âgé de 13 ans, Louis, avec la petite-fille d’Aliénor d’Aquitaine (mère de Jean Sans-Terre, grand-mère d’Arthur 1er, âgée de 80 ans), Blanche de Castille (12 ans), nièce du Roi d’Angleterre et fille du Roi Alphonse VIII de Castille. Lui est promis la couronne d’Angleterre si Jean Sans-Terre décède sans héritier direct… En 1214, naîtra un fils, Louis, qui deviendra Louis IX (Saint-Louis).
1202: Fin de l’application du Traité de Goulet, la paix est rompue
Hugues X de Lusignan fait appel au Roi Philippe-Auguste à propos du détournement de sa fiancée par le Roi Jean Sans-Terre. Appelé à comparaître devant la justice royale, il refuse.
la Cour des pairs de France s’appuie sur son refus de comparaître pour le condamner pour forfaiture et prononce la confiscation de ses biens continentaux: Normandie, Anjou, Maine, Touraine et Poitou. Philippe-Auguste les donne en investiture à Arthur 1er de Bretagne, excepté la Normandie qu’il garde et qu’il commence à conquérir.
1202 (mi-juillet):
Aliénor d’Aquitaine, est à Mirebeau (près de Loudun, 49). Arthur 1er commande l’armée de Philippe-Auguste et assiège la ville. La ville tombe mais elle est échappe à son petit-fils grâce à l’arrivée de son fils Jean Sans-Terre. Ce dernier prend à revers les tropes d’Arthur 1er, et les anéantit. Arthur 1er est fait prisonnier par Guillaume de Brouze.
1203, 3 avril: Assassinat d’Arthur 1er de Bretagne.
Emprisonné dans la Tour de Rouen, son assassinat est commandité très certainement par Jean Sans-Terre, il n’est même pas exclu qu’il soit lui-même passé à l’acte. Arthur 1er décède sans épouse, sans héritier.
A la nouvelle de son assassinat, les Bretons se soulèvent. Philippe-Auguste cite à nouveau Jean 1er d’Angleterre à comparaître devant sa Cour pour y être jugé. Nouveau refus. Philippe-Auguste confisque alors la Bretagne à Jean Sans-Terre.
Le couronne ducale aurait dû revenir à Aliénor d’Aquitaine, mais cette dernière étant toujours prisonnière de son fils Jean Sans-Terre dans une abbaye sise en Angleterre.
Ainsi succède à Arthur 1er de Bretagne, sa demi-soeur: Alix de Thouars devient Duchesse de Bretagne.

Le Blason de Naoned

ISTOR / LE BLASON DE NANTES / BRO NAONED

La devise de Nantes :

« Favet Neptunus eunti » (Neptune accorde ses faveurs à celui qui part)

Le blason de Nantes est représenté d’un bateau et d’hermines.

« De gueules, à ung chef d’hermynes ».

Le 19 mars 1514, pendant les funérailles de la duchesse de Bretagne, Anne, les armoiries nantaises étaient ainsi faites.

Ici l’ancienne prévôté et les armes ducales , la barque et les hermines.
La barque est devenue un bateau à trois mâts navigant sur une mer de sinople. Ce mot sinople provient du nom de la ville de Sinop au nord de la Turquie en grec ancien. Il signifiait rouge mais est devenu vert au court du XIIIème et XIVème siècles. Remplacé par gueules , le terme sinople désignait le vert.

Les premiers SCEAUX de NANTES représentent le DUC de BRETAGNE sur une barque brandissant une épée comme pour protéger la ville.
Les ARMOIRIES de Nantes sont souvent augmentées d’une cordelette , insigne de l’ordre fondé par Anne de Bretagne en l’honneur de St-François d’Assise.
L’écu sera parfois timbré d’une couronne comtale puis ducale.
À la révolution, ces armoiries furent abolies . Sous l’Empire , elles furent modifiées.

LA DEVISE

Les armoiries actuelles sont réhabilitées grâce à louis XVIII qui les autorisa.
La devise « Favet Neptunus eunti » , Neptune accorde ses faveurs à celui qui part, remplace l’ancienne  » Oculi omnium in te sperant Domine » , Les yeux de tous espèrent en toi Seigneur « .

Ce rapport avec Neptune , le bateau, pour symboliser la Loire, ouverture sur l’océan. Et pour affirmer l’identification de la ville à son port.

La Cour du Roi James Ier en voie de reconstitution

ECOSSE / ISTOR & WEB / PERTH / RECONSTITUTION COUR DU ROI JAMES 1ER

Des archéologues et des spécialistes de la réalité virtuelle de l’école d’art de Glasgow (Glasgow School of Art, GSA) veulent recréer numériquement la cour du roi James 1er d’Écosse à Perth, situé à une soixantaine de kilomètres au nord d’Edimbourg, et tenter de trouver la tombe du roi enterré sous la ville moderne.

La tombe d’un roi médiéval dont le meurtre a changé le cours de l’histoire écossaise, dans un épisode digne de Game of Thrones, pourrait être retrouvée grâce à un nouveau projet high-tech lancé ce samedi.

Sources:

20Minutes, édit° 25 F2V. 2017 – « Un projet archéologique high-tech pour retrouver le tombeau du roi écossais James »

La Tribune de Genève

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Le livre bleu de la Bretagne

Histoire abrégée de la Bretagne / Docteur Louis Mélennec

L’Histoire étant toujours écrite par les vainqueurs, fort heureusement, il existe des historiens probes, qui se contentent de faire parler les archives que certains oublièrent de cacher aux vaincus ou qui n’ont pas été détruites parce que Bretagne et France partagèrent des pages communes de leur histoire.

Louis Mélennec est de ceux-là!

Docteur en Médecine, Historien, Licencié ex-Droit et ex-consultant auprès du médiateur de la République, Louis Mélennec a tenu faire savoir au plus grand nombre des Bretons, leur vraie histoire.

La dramatique situation de la Bretagne liée à l’ignorance de ses habitants et aux politiques successives de débretonisation du territoire breton et de déculturalisation de ses habitants a conduit l’historien à vulgariser notre histoire afin de la rendre accessible au plus grand nombre et à la résumer en quelques pages.

Et puisque les temps modernes s’y prêtent, l’option de la mise à disposition gratuite (via le téléchargement) paraissait opportune:

Télécharger gratuitement le Livre bleu de la Bretagne

 

 

Troisième mariage d’Anne de Bretagne, et ses conséquences pour Breizh

7 & 8 janvier 1499: union d’Anne de Bretagne et de Louis XII, roi de France
 Demain sera commémoré le 502ème anniversaire de la mort de notre Duchesse Anne de Bretagne: le 9 janvier 1514. Mais si l’une des dates les plus importantes pour notre Nation bretonne actuelle doit être connue de tous, c’est bien celle d’aujourd’hui. Cette date est non seulement celle d’un mariage d’amour, un mariage qui fait d’Anne de Bretagne la seule femme qui fut sacrée par deux fois Reine de France, une union scellée entre deux Nations, mais aussi et surtout parce qu’il en découle un Traité internationale, traité qui aujourd’hui encore fait force de loi, n’en déplaisent à certains…

Anne de Bretagne, Reine de France, veuve de Charles VIII

Le 7 avril 1498, décède Charles VIII dit l’Affable, roi de France, pourtant âgé de 27 ans seulement. Une mort des plus idiotes car il oublia de baisser la tête en franchissant la porte d’un couloir du château d’Amboise, couloir servant de pissotière, pour l’anecdote. Après sept ans de mariage (union à Langeais, le 6 décembre 1491), il laisse Anne, veuve à 21 ans.
Rétablissement de la Chancellerie et du Conseil de Bretagne
Dès le lendemain, Anne rétablit la Chancellerie et le Conseil de Bretagne que son défunt époux supprima. Sont nommés Chancelier, Philippe de Montauban et vice-Chancelier Guillaume Guéguen (abbé de Redon et évêque de Nantes). Jean de Lespinay retrouve alors la trésorerie générale dont il avait été écarté par Charles VIII.
Le 10 avril, soit trois jours après le décès de Charles VIII, le principe du mariage avec Louis XII, ancien allié de son père François II contre les Rois de France Louis XI puis Charles VIII, est acquis. Mais, bien que veuve, Anne de Bretagne ne peut s’unir avec Louis XII (cousin et successeur de Charles VIII) de suite, ce dernier étant marié à Jeanne de France (fille de Louis XI) depuis 1476. L’engagement ne sera possible que si le mariage est annulé, avant un an.
Dans l’attente, Louis XII retire ses troupes d’occupation.
L’annulation deviendra officielle avec la répudiation de Jeanne de France le 17 décembre 1498 par le Pape Alexandre VI (dit Borgia).

Des conditions imposées par Anne de Bretagne

En janvier 1499, la Bretagne est en paix et Anne détient les droits des rois de France sur la Bretagne. Elle est de plus, soutenue par ses vassaux. Pour Louis, la situation est différente car il va devoir compter sur les autres héritiers de la Bretagne si Anne venait à mourir. En position de force, elle ne répondit pas aux suppliques que Louis XII lui adressa par l’entremise du Cardinal d’Amboise, et lui fit sentir que c’est elle qui avait l’initiative. Les conditions du contrat de mariage lui seront imposées par elle et par les Etats de Bretagne. Il les signera le 7 janvier 1499.
En ce 8 janvier 1499 donc, notre duchesse Anne de Bretagne épousa à Nantes, Louis XII, Roi de France.
Mais plus important que cette seconde consécration, le contrat de ce mariage, qui fut signé la veille.

Le contrat de mariage

Loys, etc.
Comme puis nagueres feu nostre cher et cousin le roi Charles VIII, que Dieu absolve, soit allé de vie à trepas, delaissa nostre très-chere et trés-amée cousine la reine Anne, duchesse de Bretagne, sa femme et espouse, et sans aucuns enfans descendus d’eux, et soit ainsi que depuis ledit trepas plusieurs pourparlerz de traitez de mariage de nous et d’elle ayent esté faits d’une part et d’autre, tellement que sur iceux ayent esté mis et dressez par escrit, entre autres certains articles et convenances dudit traité de mariage, desquels la teneur s’ensuit.
« Ensuivent aucuns articles des convenances et accords du mariage faits entre le très-chrestien roi de France Louis XIIe de ce nom, d’une part, et dame Anne, veuve, duchesse de Bretagne, d’autre part.
« 1. Premièrement, a esté accordé entre eux que, pour le bien et utilité de leurs païs et seigneuries, ils ont voulu, consenti et promis, veulent, consentent et promettent de prendre par mariage l’une partie l’autre ; c’est à savoir, ledit Roi très-chrestien, ladite dame Anne pour sa femme et épouse, et ladite dame Anne, duchesse dessusdite, ledit Roi très-chrestien pour son mari et époux, et ce dans le jour de mardi prochain, huitième de ce mois de janvier prochain.
« 2. Item, a esté accordé que lesdites epousailles seront faites dans le chasteau de Nantes.
« 3. Item, et à ce que le nom et la principauté de Bretagne ne soit et ne demeure aboli pour le temps à venir, et que le peuple d’icelui païs seroit secouru et soulagé de leurs nécessitez et affaires, ci esté accordé que le second enfant masle, ou fille au defaut de masle, venant de leurdit mariage, et aussi ceux qui isseront respectivement et par ordre, seront et demeureront princes dudit païs, pour en jouir et user comme ont de coustume faire les ducs ses predecesseurs, en faisant par eux au Roi les advenances accoustumées ; et s’il avenoit que d’eux deux en ledit mariage n’issist ou vinst qu’un seul enfant masle, que cy-après issent ou vinssent deux ou plusieurs enfans masles ou filles, audit cas ils succéderont pareillement audit duché, comme dit est.
« 4. Item, a esté accordé que ladite dame jouira entièrement, sa vie durant, du revenu du douaire à elle baillé et assigné par le feu roi Charles VIIIe de ce nom, que Dieu absolve, par ci-devant son mari et époux.
« 5. Item, que ledit Roi très-chrestien, outre le douaire du roi Charles, baillera et constituera, et dès à présent baille et constitue pareil et semblable douaire que ledit roi Charles lui avoit baillé, au cas toutefois que ledit Roi très-chrestien allast de vie à trépas devant ladite dame ; et outre ce, audit cas, elle jouira des meubles de leur communauté. Et si icelle dame alloit de vie à trepas avant le Roi très-chrestien, sans enfans d’eux, ou que la lignée d’eux procrrée audit mariage defauldroit, en ce cas ledit Roi très-chrestien jouira, sa vie durant seulement, desdits duché de Bretagne et autres païs et seigneuries que ladite dame tenoit à présent ; et après le decez d’icelui Roi très-chrestien, les prochains vrais héritiers de ladite dame succéderont ausdits duché et seigneuries, sans que les autres Rois ni successeurs en puissent quereller ni aucune chose demander.
« Lesdites choses dessusdites sont accordées entre le Roi très-chrestien et ladite dame, et icelles ont promis entretenir l’un vers l’autre en bonne foi et parole de prince et de princesse, par ces présentes signées de leurs seings manuels, le septième jour de janvier, l’an 1498. Ainsi signé, LOUIS, ANNE. »
Savoir faisons que nous, desirans ledit mariage avoir et sortir son plein et entier effet, pour le bien de nous et de nos roïaume, pais et seigneuries,et lesdits articles et convenances entre autres choses estre duement et entierement entretenus, avons par grande et meure deliberation de plusieurs princes de nostre sang et lignage, prelats et gens de nostre conseil, de nostre certaine science, pleine puissance et autorité roiale, iceux articles et le contenu en iceux promis, jurez et accordez, promettons, jurons et accordons, en bonne foi et parole de Roi, entretenir et entierement accomplir, tant pour nous que pour nos successeurs, selon leur forme et teneur, sans jamais aller ni venir au contraire, sous l’obligation de tous nos biens presens et à venir, lesquels pour ce faire nous avons soumis et soumettons à toutes cours et juridictions seculieres et ecclesiastiques, et aux censures du saint-siege apostolique, en toute manière et ample forme. Et affin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons signé ces présentes de nostre main, et à icelles fait mettre nostre scel, sauf en autres choses nostre droit, et l’autruy en toutes.
Donné au chastel de Nantes, au mois de janvier, l’an de grâce mil quatre cent quatre-vingt et dix-huit, et de nostre regne le premier. Signe LOUIS.
Par le Roi, les cardinaux de Saint-Pierre ad Vincula et d’Amboise ; vous le chancelier, le sieur de Ravestin, le prince d’Orange, le marquis de Rothelin, les comtes de Rohan, de Guise et de Ligny, de Dunois et de Rieux ; les evesques d’Alby, de Saint-Brieuz, de Luçon, de Léon, de Septe, de Cornouaille, de Bayeux ; les sieurs de Gié et de Baudricourt, mareschaux de France ; de Sens, chancelier de Bretagne ; de la Trimouille, de Chaumont, de Beaumont, d’Avaugour et de Tournon ; les abbez de Redon, vice-chancelier de Bretagne, et de Moustier-Ramé ; Jacques de Beaume, general des Finances de Languedoc ; maistre Charles de Hautbois, président des enquestes ; Philippe Baudot, gouverneur de la chancellerie de Bourgogne ; René Dupont, archidiacre de Ploechatel, Amaury de Quenechguilly, Roland de Soliezon, Alain Marco, sénéchal de Rennes, maistre des requestes et conseillers ordinaires de Bretagne ; Gabriel Miron, médecin ordinaire, et plusieurs autres presens.
Scellé en lacs de soie et cire verte.
NB : note sur la date : à cette époque l’année commence à Pâques (ancien style), le 7 janvier 1498 correspond donc à notre 7 janvier 1499.
Pour résumer:
Les conditions du contrat de mariage furent dictées par Anne et les Etats de Bretagne :
– Le mariage se fera au château de Nantes,
– L’héritier de la Bretagne respectera la coutume de Bretagne,
– Anne jouira intégralement du douaire obtenu de Charles VIII,
– Louis XII constituera un autre douaire pour Anne,
– Louis XII pourra jouir de la Bretagne après le décès d’Anne, mais ne pourra la transmettre en héritage,
La régence est prévue dans l’éventualité où Anne décèderait avant Louis XII :
Le duché de Bretagne reviendra au 2ème fils. Dans l’éventualité où de l’union ne naitrait qu’un fils, c’est au 2ème petit-fils que reviendrait la couronne ducale.

19  janvier 1499, traité de souveraineté, les 13 clauses

Ce contrat de mariage sera suivi le 19 janvier 1499 par le traité de souveraineté de Nantes, où il sera question en 13 clauses de définir les conditions générales et juridiques entre les deux Nations induites par cette union :
Ce traité stipule que Louis XII s’engagera à respecter les privilèges de la Bretagne et ses institutions (Chancellerie, Parlement, Chambre des Comptes et Trésorerie générale) entre autres que:
– Les impôts soient octroyés par les Etats de Bretagne,
– L’octroi soit employé à la défense du pays,
– Les Bretons doivent être jugés en Bretagne,
– Les nobles bretons ne fassent la guerre hors du pays, qu’en cas d’extrême urgence.
Anne connaîtra de ce mariage, sept grossesses au total, mais n’arrivera pas à avoir des garçons viables pour la succession royale. Deux héritières :
Claude, née le 15 octobre 1499 & Renée, née le 20 octobre 1510.

Pourquoi ce traité est-il d’une importance capitale ?

En droit international, un traité bilatéral prévaut sur toutes lois, décrets ou accords postérieurs. Beaucoup, l’Etat français pour commencer, n’a de cesse de prendre pour référence le traité de août 1532 pour parler d’Union de la Bretagne à la France.
Or, un traité ne vaut que si les deux parties signataires respectent toutes les clauses du traité et bien sûr que les deux parties aient été libre au moment de le signer.
Nous reviendrons dans un prochain article pour expliquer la nullité en droit de ce traité, validant du coup l’application du traité des 7 et 19 janvier 1499.
Pour résumer: on ne peut parler de traité mais plutôt d’une annexion pure et simple. Le traité n’a pas été discuté librement (les armées françaises étaient aux portes de Vannes où siégeaient les Etats de Bretagne), lesquels Etats n’avaient pas compétence à traiter avec la France, cela relevant de par la Constitution, au Duc de Bretagne et à son gouvernement. Par ailleurs, il est inutile de rappeler que la population bretonne n’avait pas été consultée. Pourquoi le faire puisque leur hostilité à la France était avérée depuis mille ans.
L’application de ce traité, le seul faisant foi, constitue logiquement, l’une des bases de notre droit à réclamer pour Breizh sa souveraineté.

L’Armée de Bretagne & le camp de Conlie

Le 22 octobre 1870 fut créée la première armée de Bretagne !
Ah bon ! Et pourquoi faire ?
Pour ceux qui découvrent cette histoire, autant vous dire qu’il ne faut pas se méprendre sur le nom donné à cette armée, elle n’a de « Bretagne » que l’origine des volontaires qui la composèrent, en fait elle fut constituée pour sauver la France. La patrie des Droits de l’Homme en fit bon usage…

1870: la France est en guerre contre la Prusse
Cette guerre est très peu connue car lui ont succédé deux conflits mondiaux d’importance : 1914-1918 et 1939-1945. Pour la plupart, la guerre de 1870 se réduit au siège de Paris et de la commune par la Prusse. Témoignent de ce conflit ancien les nombreux forts encore présents autour de Paris… Mais pour les Bretons, le sentiment est tout autre ; ce qu’ils retiennent de cette guerre, c’est : Conlie!
Cette page d’histoire guère contée sur les bancs des écoles de la République française mérite d’être rappelée aussi souvent que faire se peut dans la mesure où elle s’inscrit dans le contexte anti-breton de l’époque – où nombreuses furent les déclarations racistes émanant de certains intellectuels et de politiques – mais qui reste toujours d’actualité même si plus insidieux: l’État français continue l’homogénéisation de son territoire, poursuit son négationnisme vis-à-vis de la Bretagne, intervenant à loisir à tous les échelons, au mépris du souvenir et de la vérité, au mépris de la démocratie et des lois internationales.
L’Histoire de cette Armée de Bretagne et l’affaire du camp de Conlie sont pour les Bretons l’exemple criant des sacrifices consentis par les Bretons pour défendre l’idéal promis par la République française, mais dans les esprits de leurs dirigeants, le passé récent de l’anti-Républicanisme des Chouans et des Vendéens allait resurgir moins d’un siècle plus tard… L’ethnocide breton se poursuit avec Conlie, un holocauste que certains aimeraient taire…..

Le conflit franco-prussien

La guerre de 1870 fut courte, l’armée impériale de Napoléon III essuie des défaites, notamment les désastres de Sedan puis de Metz. La quasi-totalité de l’armée régulière a disparu, Napoléon III abdique, fin du Second Empire…. S’en suit la proclamation de la République, le 4 septembre 1870.
Mais Paris reste encerclé par les troupes prussiennes. Un gouvernement provisoire est formé, un homme devient ministre de la Guerre: Léon Gambetta. Dans ce gouvernement, plusieurs Bretons (tiens donc! Ce qui n’est pas forcément bon signe pour la Bretagne) :
– Le général Trochu, gouverneur de Paris ;
– Le général Le Flô, qui reçoit le portefeuille de la Guerre ;
– Jules Simon, Glais, Bizoin, le comte de Kératry, chargé de la préfecture de police…

Les Mobiles bretons, commandés par Le Bouëdec, dégagent le gouvernement provisoire, assiégé dans l’Hôtel de Ville de Paris.

22 octobre 1870: création de l’armée de Bretagne autonome

Léon Gambetta choisit le comte de Kératry, chargé de la préfecture de police pour l’aider à poursuivre une  » guerre à outrance  » avec le rôle des Mobiles et des mouvements de foule parisiens et des batailles pour essayer de rompre l’encerclement de la capitale (20 sept. 1870 – février 1871).
Émile de Kératry, issu d’une vieille famille bretonne et député du Finistère, propose et obtient de Gambetta (enfui à Tours et représentant le Gouvernement de la Défense Nationale) un décret l’autorisant à former, sous son autorité et sa responsabilité, une Armée de Bretagne autonome (60 à 80.000 hommes), destinée à se rendre au secours de Paris. Cette armée s’installe à Conlie, près du Mans, sur la butte de La Jaunelière.
Il est prévu d’armer l’Armée de Bretagne avec les surplus de la guerre de Sécession américaine (1861-1865)…

220px-emile_de_keratry Emile de Kératry
3 novembre 1870 : arrivée des premiers contingents. Le 10, plus de 25.000 Bretons sont rassemblés au camp.
Avec un génie de l’organisation extraordinaire, Keratry parvint en quelques semaines à transformer un mamelon situé à Conlie, en arrière du Mans, en un camp retranché imprenable de 500 hectares et à y faire parvenir 80.000 volontaires enthousiastes recrutés dans toute la Bretagne.
Les conscrits Bretons arboraient sur leurs képis l’hermine bretonne et leur drapeau, offert par le Comité républicain de Nantes, était la bannière ducale.
En décidant la création de cette armée autonome, Gambetta était sûrement de bonne foi : le jour où, bien entraînés, ces 80.000 hommes pleins d’ardeur auraient été jetés dans la bataille, ils auraient pu renverser le rapport de force sur le front de la Loire… Mais devant le succès-même de Keratry, l’efficacité de son action, l’enthousiasme soulevé par ses appels aux Bretons, il prit peur. Dans son esprit étroit de jacobin, un Breton était par définition un chouan et 80.000 chouans sous la conduite d’un général chouan (fût-il député de gauche) étaient un péril pour la République. Alors il conçut un projet abominable : profiter de ce que ces 80.000 hommes qui représentaient les forces vives de la Bretagne étaient concentrées dans un camp pour s’en débarrasser. Il suffisait de les laisser dépérir sans soins en arrière des lignes, d’en faire la proie des épidémies, de les exposer sans armes à la mitraille prussienne.
L’arsenal de Brest lui ayant rendu compte qu’il disposait de 3.200 chassepots mais n’avait plus de fusil à percussion, il lui donna avec un humour particulièrement noir l’autorisation de livrer des armes à Keratry, mais uniquement des fusils à percussion ! Ils finissent par recevoir des armes hors d’usage, des cartouches mal calibrées ; les exercices sont faits avec des bâtons, et tout à l’avenant ! Toutes les réclamations sont sans effet. À Tours, l’on craignait que l’Armée de Bretagne ainsi constituée puisse être une « Armée de Chouans ».
Gambetta, par dépêche, s’adressant à Kératry :
« Je vous conjure d’oublier que vous êtes breton pour ne vous souvenir que de votre qualité de français ! »

Gambetta donna l’ordre de se porter avec 12.000 hommes à la rencontre des Prussiens à Saint-Calais. Il télégraphiait simultanément au directeur de l’arsenal de Rennes pour lui interdire de remettre une seule cartouche à l’armée de Bretagne. C’était envoyer les 12.000 Bretons à la mort… mais l’opération échoua car l’ennemi n’était plus là : il était parti en direction d’Orléans et de la Loire.

Dans le Journal du Calvados, J.-P. Duval écrit :
« Par peur d’une résurrection de la Chouannerie, Gambetta refuse armes et ravitaillement à l’Armée de Bretagne… qui pourrit dans l’immonde camp de Conlie, dans la Sarthe « .
Les baraquements ne sont pas construits à l’arrivée des mobilisés et des tentes sont établies en urgence. Comme le terrain avait été nivelé peu de temps avant l’installation du camp, le piétinement de milliers d’hommes en fait rapidement un bourbier où il est très difficile de se déplacer. Les mauvaises conditions climatiques n’arrangent rien, des pluies torrentielles inondent le camp que les soldats surnomment  » Kerfank « , la ville de boue en breton. Avec les premières neiges, les maladies se développent : fièvre typhoïde, variole, etc.
La description qu’en fait Gaston Tissandier, de passage le 15 déc. 1870, est éloquente :
 » Est-ce bien un camp ? C’est plutôt un vaste marécage, une plaine liquéfiée, un lac de boue. Tout ce qu’on a pu dire sur ce camp trop célèbre est au-dessous de la vérité. On y enfonce jusqu’aux genoux dans une pâte molle et humide. Les malheureux Mobiles se sont pourvus de sabots et pataugent dans la boue où ils pourraient certainement faire des parties de canots. Ils sont là quarante mille nous dit-on et, tous les jours, on enlève 500 ou 600 malades. Quand il pleut trop fort, on retrouve dans les bas-fonds des baraquements submergés. Il y a eu ces jours derniers quelques soldats engloutis, noyés dans leur lit pendant un orage « .

Le manque d’instructeurs (prisonniers en Allemagne), de matériel, de ravitaillement, provoquent le découragement au sein d’une troupe pourtant largement constituée de volontaires mais livrée à l’oisiveté et à l’ennui.
Dans la débâcle de la guerre franco-prussienne, le ravitaillement en armes et en matériel connaît de sérieuses difficultés : pénurie de tentes, de couvertures, de chaussures, etc.

Kératry, choqué, informe Gambetta à plusieurs reprises. Ce dernier se refuse à l’évacuation, et affirme même ne pas se trouver choqué par ce qu’il constate.
Mal vêtus, contraints de monter leurs tentes dans un terrain récemment labouré, devenu bientôt fangeux, sans aucun approvisionnement, tant alimentaire que d’ordre militaire, ils furent bientôt la proie de maladies (fièvre typhoïde, variole…). Gambetta les considérant comme des Chouans potentiels, n’équipa qu’une infime fraction des troupes avec à peine plus de 4.000 vieux fusils à percussion de types divers, parfois rouillés, dont les plus modernes étaient des Springfield de la guerre de Sécession. De plus, ils furent dotés de munitions hétéroclites qui parfois ne correspondaient pas à leurs armes, ou dont la poudre avait été « délavée » par l’humidité et se révélaient incapables de faire feu. Dans le pire des cas, certaines de ces armes explosaient au moment du tir, s’avérant plus dangereuses pour leur servant que pour l’ennemi. Indigné par le sous-équipement de ses troupes et les conditions sanitaires déplorables qui leur étaient imposées, et n’obtenant pas de réponse satisfaisante du Gouvernement de Défense Nationale, Keratry demanda à être relevé de son commandement.

Observation d’un journaliste du Times :
« … L’aspect des troupes que j’ai rencontrées aujourd’hui était déplorable. Leurs armes rouillées paraissaient hors d’état de service. Plusieurs marchaient sans chaussures, un grand nombre paraissait exténué et leur cavalerie était dans un état pire que l’infanterie s’il est possible. Bien souvent, c’est le cavalier qui aide le cheval à avancer… »

23 novembre 1870 : combat de La Fourche en la commune de Coulonges-les-Sablons. Gambetta décide l’envoi de 12.000 des hommes du camp de Conlie, armés de seulement 4.000 carabines en mauvais état et de munitions d’un calibre inadéquat contre le premier corps bavarois du duc de Mecklenburg. Le général de Kératry envoie les mieux équipés et les moins fatigués de ses hommes, formant la division de marche de Bretagne (4e division du 21e corps), commandée par le général Gougeard.
24 novembre 1870 : arrivée de 4.000 carabines Spencer mais les munitions sont inadéquates.

Démission de Kératry

26 novembre 1870 : La 4e division arrive à Yvré-l’Évêque, lance une reconnaissance jusqu’à Bouloire. Le combat n’a pas lieu, les Prussiens s’étant esquivés.
Gambetta décida de mettre fin à l’indépendance de l’armée de Bretagne et de placer Kératry sous les ordres du général Jaurès. Kératry démissionna aussitôt ; Gambetta le fit remplacer par le capitaine de vaisseau Marivault.
Ce dernier ordonne immédiatement une première évacuation, contre les ordres de Gambetta (qui ne signera la première autorisation que quelques jours plus tard).

7 décembre 1870: le général de Marivault est nommé commandant du camp. Il y arrivera le 10. Il est tout de suite atterré par ce qu’il voit. Il écrira le 22 décembre à Gambetta:
 » J’ai trouvé 46.000 hommes désarmés, mal vêtus, non chaussés, sans campement (les baraquements promis n’ont jamais été montés et la troupe pour plus de 90 % couche sous des tentes, ils ont comme matelas de la vieille paille) et sans solde, paralysés dans un marais où toute leur énergie consiste à se tenir debout et à se tenir secs… ! »

Il décide alors, malgré l’administration et Gambetta, d’évacuer les soldats bretons du camp vers les départements bretons. On lui imposera tout de même de garder les mobilisés d’Ille-et-Vilaine, lesquels seront portés à la pointe de la défense française, alors qu’ils ne devaient former qu’une armée de réserve. Ils seront sacrifiés à La Tuilerie.
20 décembre 1870 : dès le lendemain, les 15.000 soldats les plus faibles se replient sur Rennes. Les plus malades sont renvoyés dans leurs familles. Le scandale prend plus d’ampleur devant l’état des hommes qui rentrent chez eux.

24 décembre : Marivault reçut, par télégraphe, l’ordre exprès d’arrêter l’évacuation du camp, sous peine de conseil de guerre, par le ministère de la Guerre : il n’en eut cure ! Chaque jour les hommes des 12 bataillons des Côtes-du-Nord quittèrent Conlie pour Laval, Vitré, Fougères.
Le 24 décembre à minuit, les Morbihannais assistèrent, dans la grande prairie qui avoisine l’étang en forêt de Sille-le-Guillaume, à la messe de Noël…

Gambetta trouva encore de bonnes raisons administratives pour suspendre les fournitures de vivres, tout en prescrivant : « Il ne faut quitter le camp sous aucun prétexte « .
Les mobilisés d’Ille-et-Vilaine s’en vont au « casse-pipe » avec la 2e armée de la Loire, avec un armement totalement dérisoire face à des forces prussiennes en nombre très supérieur. Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Chanzy vaincu au Mans déclare : « La bataille a été perdue par la faute des Bretons ».

Les quelques généraux comme Gougeard, Chanzy par la suite et Marivault, ne furent pas dupes de l’imbécillité des ordres donnés par le gouvernement, et reconnurent la vaillance des mobilisés bretons et le calvaire qui fut le leur pendant à peine… 2 mois !
De plus, après la démission de Kératry, une décision ministérielle, en date du 1er décembre, priva l’armée de Bretagne de tout crédit. Les caisses étaient vides, les subsides coupées, la solde plus payée, les fournisseurs plus réglés, l’armée de Bretagne vivait sur ses propres réserves. L’armée de Bretagne « agonisait » ! Qu’importe, ces Bretons n’étaient-ils pas faits pour de la chair à canon… ?
Malgré tout et contre toute évidence des soldats arrivèrent jusqu’au 10 janvier 1871… !

11 et 12 janvier 1871 : déroute du Mans.
La veille de la bataille, Gambetta, les considérant comme des Chouans potentiels, fournit aux 19.000 hommes restant des fusils Springfield rouillés et des cartouches avariées. Dans certains cas, certaines de ces armes explosaient au moment du tir.
Le général Chanzy rejette la responsabilité de la défaite aux hommes de Conlie. En effet, c’est sur leur position de La Tuilerie que les Prussiens font porter leur effort décisif, qui décide de la victoire. Les soldats français, épuisés par deux mois de privations, mal armés, presque pas préparés, sont taillés en pièces dans la nuit du 11 au 12 par la 20e division prussienne du général von Krautz-Koschlau.

Par la suite, le général de Lalande déclare devant une commission d’enquête parlementaire:
 » Je crois que nous avons été sacrifiés. Pourquoi? Je n’en sais rien. Mais j’affirme qu’on n’aurait pas dû nous envoyer là, parce que l’on devait savoir que nous n’étions pas armés pour faire face à des troupes régulières « .

Henri Monnié, mobilisé de Nantes, rapporteur du service sanitaire:
 » …pendant toute la durée du camp, du 6 nov 1870 au 7 janvier 1871, sur près de 60.000 hommes qui y passèrent, il entra en tout aux ambulances, 1.942 malades, dont 143 morts, 1.433 évacués, 208 réformés et 70 congédiés « .

13 janvier 1871: le camp fut définitivement abandonné. Le soldat Suzor arrivé le 18 novembre 1870 le quitta dans l’après-midi ! Les troupes qui quittèrent le camp s’arrêteront à Assé-le-Béranger, puis poursuivirent leur route sur la Bretagne.

14 janvier 1871: Le camp de Conlie est atteint par les Prussiens. Un détachement commandé par le colonel de Lehman du 10e corps d’armée de la 2e armée allemande trouva le camp évacué, ils capturèrent 8.000 fusils, 5 millions de cartouches, un canon et des affûts. Ils feront sauter les fortifications et quittent la commune, le 6 mars.

26 janvier 1871: signature de l’Armistice.
6 février 1871: rapport officiel du ministère de l’Intérieur.

Dissolution de l’Armée de Bretagne

7 mars 1871: dissolution de l’Armée de Bretagne, puis le retour au pays des troupes bretonnes
La décapitation de sa jeunesse, le sacrifice criminel de tant de ses fils, provoqua en Bretagne stupeur et colère. En tant que député d’Ille-et-Vilaine, l’historien La Borderie (1827-1901) rédigea un rapport accablant pour Gambetta, sur Le Camp de Conlie et l’Armée de Bretagne.

Ce rapport fut publié sous forme d’un condensé de 124 pages dans les publications parlementaires du Paris-Journal en 1874 (rédigées en 1872) sous le titre Rapport fait au nom de la Commission d’enquête sur les Actes du Gouvernement de la Défense nationale :
« … Aux brumes et aux premières pluies d’hiver avaient succédé les glaces, les neiges, le verglas, et ensuite d’affreux dégels, dont les eaux ruisselantes, inépuisables, ne pouvant être absorbées par un sous-sol argileux, détrempaient si complètement la couche supérieure du sol, que cet humus semi-liquide remué déjà par un labour récent, délayé par les pieds de 50.000 hommes, finit par former un vrai cloaque. On n’y pouvait faire un pas sans enfoncer à mi-jambe. Non seulement l’exercice y était impossible, mais les corvées indispensables pour les vivres, l’eau, le bois, la paille, y devenaient d’une difficulté extrême. L’humidité pénétrait sous toutes les tentes, dont plusieurs furent envahies, en diverses circonstances, par de véritables inondations… »

Mais tout s’oublie puisqu’il s’est trouvé depuis des municipalités bretonnes assez ignorantes en histoire pour donner à leurs rues ou places le nom de Gambetta.

Près de 60.000 Bretons des cinq départements furent ainsi rassemblés dans le camp de Conlie. De novembre 1870 à janvier 1871 il y eut 131 morts, mais ce chiffre fait encore débat. Deux mille des 60.000 soldats qui y sont passés ont dû être envoyés à l’infirmerie.

1873: « Croix des Bretons » édifiée dans le cimetière de Conlie. Y sont inscrits tous les noms des morts de la Première Armée de Bretagne, ainsi que le carré.

1873

1913, 11 mai : Un monument est inauguré sur la colline de La Jaunelière.

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1971, 14 février: plaque commémorative apposée lors du centenaire.
Sur cette plaque est gravé :

 » 1871 D’Ar Vretoned trubardet e Kerfank Conlie. Dalc’homp soñj 1971 « 
( » Aux Bretons trahis au village de boue de Conlie. Souvenons-nous « ).

1913-bis

La France veut l’oublier, nous non !

Sources:

– Paul Tailliez, L’histoire du camp de Conlie, Le Mans, éd. Monnoyer, 1913.
– Philippe Le Moing-Kerrand, Le camp de Conlie, 2000, édité chez l’auteur.
– Bernarg Giovanagelli : bged [at] wanadoo.fr
– Henri Ortholan, L’armée de la Loire.