Ces Bretons qui demandent la Lune

NHU, 12 sept. 2018

Aborder dans une discussion la question des droits de la Bretagne à disposer d’elle-même, entraîne inévitablement la qualification de « passéiste » au pertinent breton, quand ce n’est pas le terme « anarchiste » qui lui est jeté à la figure pour éluder tout débat. S’il dit souhaiter son indépendance, il est affublé d’utopiste cesse d’être écouté; s’il parle d’autonomie, un dialogue peut naître, mais trop de fausses certitudes habitent son contradicteur pour que l’argumentaire avancé trouve une réelle écoute: le Breton osant espérer un sort autre que celui de tout français reste a minima un doux rêveur.

Telles sont de cet ordre les attitudes d’autrui auxquelles sont confrontés bon nombre de Bretons parlant d’émancipation pour leur pays.

Est-ce demander la lune!

Suite de l’article sur NHU, 12 sept. 2018

 

La Charte qui dérange Bro C’Hall

CHARTE EUROPÉENNE DES LANGUES REGIONALES MINORITAIRES AUTOCHTONES

Une nouvelle proposition de loi en cours! Souvenez-vous,  le 14 janvier dernier,  une proposition de loi de Paul Molac sur les langues territoriales avait été rétoquée pour une voix seulement à l’Assemblée nationale.

Ce lundi 23 mai, une rencontre est prévue à l’Elysée dans l’espoir de trouver un texte consensuel. Y participeront
Paul Molac, Sylviane Alaux et la sénatrice Frédérique Espagnac, entre autres, et un conseiller à l’éducation de François Hollande.

Pour rappel:
– La Charte européenne des Langues Régionales Minoritaires Autochtones fut signée en 1999 par les D’A-côtés, elle n’est toujours pas ratifiée!
– Sa ratification était une des promesses du candidat François Hollande.
– L’enseignement immersif doit faire face à cette loi Falloux, un texte remontant à 1850 et sur lequel l’Education national profite pour empêcher les financements publics des Ikastola.
– En 2008, l’article 75 de la Constitution fut amendé. Celui-ci stipule que les langues régionales font partie intégrante du patrimoine de la France.

Question de volonté

Si comme pour tout, tout est question de bonne volonté, le moins que l’on puisse dire, c’est que côté Bro-C’hall, la démonstration est sans équivoque: rien ne changera!
Quand bien même, Breizh aura les plus ardents défenseurs parmi les parlementaires,  Constitution et Conseil d’Etat (entre autres) viendront faire barrage.
Et si vous lorgnez côté région administrative Bretagne, en constatant le faible budget alloué à la langue bretonne, vous comprendrez amèrement que même les premiers concernés ont une curieuse volonté de défendre leur propre langue.

Aussi doit-on en conclure que les efforts de cette poignée de parlementaires sont vains?
Certes non. Il faut utiliser tous les leviers, et il ne saurait être question de nous en prendre à ceux qui n’ont pas oublié leur représentativité.

Cependant ces derniers font partie de ce rouage républicain qui spolie Breizh depuis trop longtemps, au mépris des lois et de l’entendement.

Nous conclurons simplement sur cette citation de la députée Sylviane Anaux:
« Le français aussi a été une langue régionale avant de devenir la langue de l’unité. »
L’antériorité incontestable de nos langues et de nos identités ne constituent pas de simples arguments passéistes pour revendiquer un droit d’existence. Faut-il rappeler à quel prix la langue française put devenir la langue de l’unité, alors même que la patrie dite des droits de l’homme prône des idées d’Egalité et de Liberté? Faut-il rappeler que les D’A-Côtés dérogent à des textes internationaux et passent outre les condamnations d’organisations telle que l’Unesco?

Naiz Euskadi, actualités, 13 mai 2016

UNESCO, LA LANGUE MATERNELLE

UNESCO, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA LANGUE MATERNELLE

CMQ 2016.02, 383 – le 21.

En cette journée internationale de la langue maternelle patronnée par l’UNESCO, nous tenons à rappeler aux dirigeants de l’Etat Français certaines réalités et les mettre face à leurs responsabilités auxquelles ils se sont engagés, en signant certains textes notamment.

La langue n’est pas seulement un support de communication, elle ne véhicule pas seulement des idées via la parole ou les écrits. Notre langue est une part de notre identité et entre dans la constitution de notre personnalité. La langue maternelle tient une place importante dans le développement d’une éducation de qualité transmise par nos parents, via la transmission linguistique sont transmises des compétences, des connaissances et des valeurs essentielles (modes de consommation et de production durables entre autres) qui permettent à nos enfants de s’accomplir car forgeant une identité qui sera en adéquation avec ce qui les définissent et la place qu’ils prendront dans la société. Notre langue maternelle constitue une force individuelle autonome et un levier important pour l’avenir personnel et le profit de la société.

La disparition d’une langue est une perte pour l’Humanité, s’évanouissent à jamais des connaissances, des savoir-faire, disparaît un patrimoine culturel indispensable à chacun pour son accomplissement et pour son l’affirmation de son identité. La perte de l’identité s’accompagne de la disparition de repères nécessaires à tout citoyen dans une société stable. La crise identitaire actuelle en Bro C’hall est une conséquence directe d’une politique d’uniformisation à outrance pratiquée depuis des dizaines d’années, considérer qu’il n’y a qu’un peuple de France est une erreur fondamentale car c’est couper cette herbe sous ses propres pieds, celle-là même sur laquelle elle pouvait puiser sa force…

Fin 2010, l’UNESCO répertoriait 2.500 langues en danger sur les 6.700 parlées dans le monde. En avril 2011, l’UNESCO éditait sa seconde édition de l’Atlas des langues en danger dans le monde (1ère édition en 1996).
Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde : le breton, sérieusement en danger: http://www.unesco.org/languages-atlas/index.php?hl=fr&page=atlasmap&cc2=MY

Dans cet Atlas, des niveaux sont attribuées en fonction du degré de vulnérabilité, et le breton ne fait pas exception aux langues celtiques: elles sont toutes en danger !
Niveau 1 « situation critique » : le cornique (Cornouailles britanniques) & le mannois (Île de Man) / Niveau 2 « sérieusement en danger » : le breton / Niveau 3 « en danger » : les gaéliques (Ecosse & Irlande) / Niveau 4 « vulnérable » : le gallois.
Petite comparaison entre le breton et le gallois au cours de ces trente dernières années : Le nombre de locuteurs de gallois est passé d’environ 400 000 à 700 00 locuteurs ACTIFS, et il est compris par plus de la moitié des 3 millions de gallois. Le nombre de brittophones est passé de près de 600 000 à près de 200 000 locuteurs actifs aujourd’hui.
Notre langue meurt sous nos yeux. La différence entre les deux, c’est une évolution institutionnelle et démocratique imposée par les luttes et qui aura pu faire s’inverser la tendance. Les premières lois permettant d’utiliser le gallois dans les documents et les administrations, et notamment dans les tribunaux gallois datent de 1967. En Bro C’hall c’est l’immobilisme complet et les revendications perpétuelles de mouvements, collectifs ou partis bretons restent vaines.

Quand bien même certaines personnalités politiques aiment rappeler que la langue française est la langue unique de la République, nous leur rappelons que l’Etat français a couché sa signature au bas de textes internationaux :
– 1950, le 4 novembre : Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales (1950, le 4 novembre)

Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés

– 1992, le 5 novembre : Charte Européenne des Langues Régionales Minoritaires (1992, le 5 novembre)

Charte européenne des Langues régionales Minoritaires Autochtones

– 1995, le 1er février : Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (1995, le 1er février)

Convention cadre pour la protection des minorités nationales

Quand bien même, signer n’est pas ratifier (cas de la Charte Européenne des Langues Régionales, signée par Lionel Jospin le 7 mai 1999), prendre des mesures adéquates pour protéger la langue bretonne (entre autres) auraient témoigné d’une réelle considération pour notre langue autochtone, antérieure au françois et au latin. Que l’on ne nous dise pas que si la disparition de le langue bretonne résulte d’une évolution naturelle ! La baisse du nombre de locuteurs n’est pas le fruit d’une « sélection naturelle ».
Faut-il rappeler les décisions politiques prises à l’encontre de notre langue, notamment l’interdiction de l’utiliser dans notre propre pays ? Faut-il revenir sur les dégâts induits par les conflits mondiaux du siècle passé, nombreux furent les bretons tombés au front (certains furent même fusillés juste parce qu’ils ne comprenaient pas les ordres donnés en français) ? En déplaise aux détracteurs, l’Etat français est le responsable directe de cette baisse du nombre de locuteurs bretons, ceux qui pouvaient transmettre notre langue ont donné leur vie pour la France, et au pays l’Education nationale fit le reste…
Ne pas mettre en place ou ne pas faciliter l’implantation d’écoles d’immersion telles que les Diwan ou Divyez démontre que la volonté des responsables français est à la hauteur de la valeur que peut représenter la parole d’un homme politique en période pré-électorale.

Quand bien même la Constitution Française de 1958 statue sur une langue unique pour la République, quel est le danger si d’autres langues la côtoient dans les textes ? Pour bon nombre d’autres pays la cohabitation de plusieurs langues ne posent aucun problème. Pour la France, si ! Elle est unique, elle est un exemple…
Comment justifier de cette “liberté” vendue par la République Française alors que dans ses propres frontières, les langues autochtones de l’hexagone ne sont pas soumises au même régime? Pourquoi les Ikastolaks peuvent-elles bénéficier d’un an d’exercice avant d’être “conventionnées” par l’Education nationale alors que les écoles Diwan doivent survivre pendant cinq ans avant de l’être?
Comment peuvent se justifier certains dirigeants politiques, pratiquant une langue régionale, reconnaissant comme tous les experts linguistiques de son importance dans l’éducation et la formation des esprits, en défendant le principe de langue unique au sein de la République Française ? Faut-il leur rappeler que si des textes restent figés afin de défendre la cohésion nationale via une langue unique, sur le terrain, dans la vie publique, dans des administrations, il en est tout autre ! Comment peut-on accepter qu’en Breizh, une Caisse d’Allocations Familiales puisse afficher une signalétique bilingue pour faciliter la compréhension aux pratiquants de la langue arabe, alors que le Breton n’y a pas droit ?
La survie du breton est très compromise. L’Etat français est clairement responsable de cette situation, et tant que nous ne pourrons pas disposer en Bretagne des droits culturels et démocratiques nécessaires à sa survie nous ne pourrons inverser réellement la tendance.
Il tombe sous le sens que nous n’avons rien à attendre de cet Etat qui n’a de cesse d’ignorer Breizh et ses intérêts, L’exemple de la CAF mentionné supra témoigne à lui seul de l’état d’esprit permanent et nous pourrions y ajouté tous les sujets sur lesquels les enfants de Bretagne sont obligés de se battre pour que soient entendues les volontés du peuple breton, qu’il s’agisse de notre agriculture, de l’exploitation de sables coquilliers ou d’extractions minières, de Brocéliande, de Notre-Dame-des-Landes etc.
Breizh n’est que terre occupée illégalement par l’Etat Français et les bretons ne sont que des illettrés qui ne méritent d’être consultés que lors des élections, afin “d’absorber” certains élus qui en perdront leur bretonnitude en s’adonnant à des fonctions nationales, au détriment de notre Nation bretonne. Si les acteurs politiques souhaitent rester dans les clous des partis jacobins, qu’ils se considèrent responsable de ce bourbier économique dans lequel la France s’enfonce inexorablement – aucune remise en question profonde du système n’est à jour – mais il ne saurait être question plus longtemps que leur irresponsabilité conduise Breizh dans une crise sans fin. Il est plus que temps que le peuple Breton se désolidarise de cette France qui nous méprise et nous spolie.
Vous ne pourrez nous voler notre âme, elle ne sera jamais à vendre. La blessure que vous infligez à notre peuple depuis des générations est bien plus profonde qu’il ne le paraît.

N’abusez pas de notre pacifique Breizh spirit!

Violation de la Charte Européenne

CMQ 2016.04/389 du 2 avril 2016

Voici quelques jours (22 mars 2016), les représentants des 14 Etats membres du Conseil de l’Europe, ont adopté un rapport désavouant sans aucune équivoque le gouvernement français au sujet de sa réforme territoriale. Ce désaveu est d’autant plus cinglant que ce rapport fut adopté à une majorité doit en faire pâlir certains: 143 voix « Pour » sur 152 votants.
Le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux (CLRA « Congress of Local and Regional Authoritues ») examinait le premier rapport d’application de la Charte européenne de l’autonomie locale, un texte que la France signa en 1985 puis ratifia en 2007. Pourtant, la réforme territoriale est née, accouchant de régions décriées depuis le début par des peuples de France, Bretons, Alsaciens et d’autres eurent beau réclamer d’être consultés, rien n’y fit et l’entrée en vigueur de cette réforme prend effet dès janvier 2016.

Quelle est cette Charte et que dénonce ce rapport?
L’introduction de cette Charte est explicite:
« L’essor spectaculaire de la démocratie territoriale a été l’innovation majeure de la démocratie contemporaine au XXe siècle. La reconnaissance de la démocratie locale par les Etats membres du Conseil de l’Europe a conduit à l’élaboration de la Charte européenne de l’autonomie locale – le premier traité international contraignant qui garantit les droits des collectivités et de leurs élus. Ce texte, qui affirme le rôle des collectivités comme premier niveau où s’exerce la démocratie, est devenu un traité international de référence dans ce domaine.
(…) Elle pose également les principes du fonctionnement démocratique des collectivités, et constitue le premier traité qui pose le principe du transfert des compétences aux collectivités locales, qui doit s’accompagner d’un transfert des ressources financières. Ce principe connu comme le principe de subsidiarité, permet la décentralisation du pouvoir au niveau le plus proche des citoyens.
(…) Les Etats s’engagent à respecter un noyau dur de principes fondamentaux pour lesquels aucune réserve n’est possible. Par exemple, le droit des citoyens de participer à la gestion des affaires publiques, ainsi que les droits principaux des collectivités à l’autonomie, aux élections des organes locaux, à des compétences, structures administratives et ressources financières propres, ou encore au recours juridictionnel en cas d’ingérence par d’autres niveaux. A travers ce mécanisme de « noyau dur », la Charte s’efforce de concilier la diversité des structures de collectivités locales dans les Etats membres du Conseil de l’Europe. L’objectif final reste cependant le respect de toutes les dispositions de la Charte.
Les pays qui ont ratifié la Charte sont liés par ses dispositions. La Charte impose le respect d’un minimum de droits qui constituent le premier socle européen de l’autonomie locale. »
La réforme territoriale « sauce française » viole de façon flagrante la Charte européenne de l’autonomie locale, notamment pour ce qui concerne son défaut de consultation des collectivités dans son processus. Les rapporteurs que sont Jacob Wienen (Pays-Bas, parti populaire européen) et Gudrun Mosler-Törnstörm (Autriche, socialiste) rappellent aux autorités françaises les articles 4 & 5 de la dite Charte qu’elles ignorent sciement. Ces articles portent sur le domaine de la consultation pour des modifications de limites territoriales (article 5) et sur le droit général à la consultation (article 6).
Article 4 – Portée de l’autonomie locale
6. « Les collectivités locales doivent être consultées, autant qu’il est possible, en temps utile et de façon appropriée, au cours des processus de planification et de décision pour toutes les questions qui les concernent directement. »
Article 5 – Protection des limites territoriales des collectivités locales
« Pour toute modification des limites territoriales locales, les collectivités locales concernées doivent être consultées préalablement, éventuellement par voie de référendum là où la loi le permet. »
Puisqu’il est stipulé dans la Charte comme dans ce rapport, « l’obligation de consultation des collectivités locales », nous sommes en droit de nous poser la question de la responsabilité au niveau local pour ce qui concerne la représentativité des élus locaux. L’article 7 de la Charte précise les conditions de l’exercice des responsabilités sans pour autant faire mention du caractère démocratique. Après tout, rien de plus normal puisqu’il tombe sous l’évidence que les élus soient élus démocratiquement…
Article 7 – Conditions de l’exercice des responsabilités au niveau local
1. Le statut des élus locaux doit assurer le libre exercice de leur mandat.
3. Les fonctions et activités incompatibles avec le mandat d’élu local ne peuvent être fixées que par la loi ou par des principes juridiques fondamentaux

Les représentants du peuple de France ont démontré maintes fois lors de leurs débats et votes au Parlement que seule pouvait être démocratique leur élection, nombreux sont les textes qu’ils ont voté en fonction des consignes de leurs propres partis politiques. Pour leur grande majorité, ils violent la volonté de leurs propres électeurs en détournant leurs voix, ils ne sont qu’un des bras de partis centralistes qui savent s’entendre dès lors qu’il est question de conserver leurs privilèges; pour preuve, ce dernier simulacre de démocratie que ce vote du 31 mars dernier par 20 députés (11 « Pour » / 9 « Contre »), vote ne concernant pas un texte anodin puisqu’il s’agissait de modifier la loi organique concernant l’election présidentielle: la fameuse règle des 500 parainnages pour un candidat est renforcée sous couvert de transparence et d’un contrôle indépendant, les parrains élus devront eux-mêmes transmettre le nom de leur candidat au Conseil Constitutionnel. Quand à la partie des candidats de seconde zone et leur temps de parole réduit, comment peut-on qualifier cela d’esprit démocratique.
Il ne suffit pas à un Etat de permettre à tous ses citoyens de voter pour se définir comme une démocratie si tout le système est verrouillé de sorte à ce que les voix du peuple sont détournées et ignorées! Le but avoué de ce vote n’est autre que de nous empêcher de voter pour un candidat qui ne seraient pas issu d’un des partis politiques traditionnels, autrement dit, sortant du jacobinisme. Quand bien même n ous ne nous imaginons même pas que le Conseil Constitutionnel puisse valider une loi votée par seulement 3,9% des députés, il est quasiment certain que si l’hémicycle avait affiché complet, pareil texte aurait été adopté. Elle est belle cette démocratie qui fête sa « Liberté-Egalité-Fraternité » annuellement et qui aime donner des leçons de démocratie à d’autres!

Cette réforme territoriale s’inscrivant dans une logique de politique européenne (futures euro-régions) et de logique économique (réduction du nombre de régions) est toujours dénoncée par des Bretons, et plus encore par les Alsaciens qui surent s’organiser pour déposer plaintes – des recours avaient même été déposés devant le Conseil d’Etat par Robert Hertzog (juriste) et par Daniel Hoeffel (ancien Ministre et ancien Président de l’AMF) – le gouvernement français continua de l’imposer…

Ainsi donc, la consultation du pouvoir central se résume uniquement aux associations nationales de pouvoirs locaux (régionaux) ce qui constitue de fait une violation de la Charte. Restructuration de l’ensemble de l’organisation de l’administration locale et fusions de communes ou d’entités plus grandes (départements, régions) n’ont fait débat sans consultations préalables des citoyens. Est-il utile de le rappeler: tout élu quelqu’il soit, Maire, Député, Sénateur et même Président de la République, ne doivent-ils pas appliquer les seules mesures pour lesquels ils sont mandatés? Comment peut-on continuer à revendiquer son pouvoir de représentativité dès lors que l’on vote pour des textes qui vont à l’encontre même des volontés de ses propres électeurs?
La loi du 16 janvier 2015 votée par le Parlement suit son cours et malgré l’opposition d’une majorité de la population, ce déni de démocratie poursuit son chemin, la confiance envers eux ne semblent même pas les inquitéter… Et ils n’ont pas tort! Les dernières élections régionales ont encore démontré que les électeurs leur accordaient toujours leur confiance puisqu’ils votèrent pour les mêmes élus. On préfère voter pour ceux que l’on connait, aussi menteurs ou fourbes (ou même déjà condamnés ) puissent-ils être que de voter pour ceux que l’on ne connaît pas, ils pourraient faire… mieux!!! Les élections passent, les élus se succèdent à eux-mêmes, comment voulez-vous que ces nantis puissent vouloir changer les choses? La léthargie populaire est un gage de cette continuité…
Et les Médias, de la presse écrite aux télévisions et radios, commencent déjà à relayer dès qu’ils en ont l’occasion, les bulletins météos entre autres, les nouvelles dénominations de régions dont les autochtones ne veulent pas…
La majorité des grenouilles françaises plongée dans une casserole d’eau froide sous lequel un feu doux républicain continue inlassablement d’effacer nos particularités régionales (pour ne pas dire nos identités), crise économique perdurante suos fond de terrorisme international participe à cette lobotomisation lente des peuples de France. Les quelques grenouilles encore réfractaires à l’eau douce, relaxante et sécurisante de la République et de l’Union européenne ne sont plus libres pour longtemps, elles ont beau croasser leurs droits à vivre pacifiquement leurs identités, elles ne sont pas écoutées, pire, elles sont baillonnées par les médias qui les censurent comme pas l’Etat qui usera de tous les prétextes d’unité républicaine pour asseoir son autorité, quitte à violer des textes, qu’ils soient internationaux ou même sa propre Constitution de 1958.

Quelle est la suite?
Concernant ce rapport: s’il dénonce la violation de l’article 5 de la Charte de l’Autonomie Locale, la question à se poser n’est-elle pas celle de l’attitude de la France à qui il rappelle de corriger sa législation afin de respecter la Charte. Croyez-vous vraiment qu’elle le fera?
Comme pour tout traité internationnal, le respect de la Charte de l’Autonomie Locale est à charge de la Haute-Cour de Justice de La Haye. La saisir, et attendre, encore…
Saisir le Haut Commissaire aux Minorités européennes est aussi une possibilité. Le saisir, et attendre, encore…

Indépendamment de la crise économique et des conséquences directes subies par la majorité des citoyens, l’Etat français continue son travail de sape concernant la Bretagne: le génocide des début de la République a laissé place à un réel ethnocide et au linguicide de toute un peuple, peuple pourtant d’une Nation bien antérieure à la France, Nation dont la souveraineté est niée.
Breizh est Nation, justice voudrait que sa liberté lui soit rendue, qu’elle décide et choisisse par elle-même, par et pour son peuple, elle n’a que trop subi l’hégémonie française et européennne. Si Breizh est européenne, elle l’est dans une vraie Europe des Nations, son histoire la rapproche de ses soeurs Celtes. Notre avenir ne peut dépendre plus des décisions inconsidérées prises par des technocrates de l’Europe ou des politiciens de carrière parisiens.

Nous comptons – et userons de tous les moyens mis à notre disposition pour que cela se fasse au plus vite – sur un réveil rapide des filles et fils de Breizh, avant que notre pays ne soit définitivement dissout dans une phantomatique région Grand-Ouest, avant que ne s’éteignent ici et là les quelques étincelles de lucidité qui permettent aux uns de continuer à faire front à la débretonnisation de la Bretagne historique.
La Nation bretonne ne vaut pas moins qu’une autre et mérite d’être reconnue et entendue sur la scène internationale. Cela commence par cette dénonciation que nous allons faire suivre à qui de droit.

“Kentoc’h Mervel eget Bezan Saotret”
Bevet Breizh!

ambasad.vreizh@gozmail.bzh