Lettre Ouverte au Ministre de la Cohésion des Territoires

LETTRES OUVERTES / Richard FERRAND

 

Monsieur le Ministre,

 

Vous venez d’accepter d’intégrer le nouveau gouvernement français, en qualité de Ministre de la Cohésion des territoires. Votre choix d’avoir rejoint très tôt (le premier parlementaire) le mouvement En Marche, témoigne de votre esprit d’ouverture. Permettez-nous de vous féliciter pour vos nouvelles fonctions.

Au breton d’adoption que vous êtes, au député de la 6ème circonscription du Penn-ar-Bed (Finistère), désormais Ministre, nous nous interrogeons sur la mission qui sera la vôtre, l’appellation de votre ministère, « Cohésion » suscitant à la fois espoir et inquiétude.

Par « Cohésion« , nous serions à même de penser qu’il est question de cohérence pour ce qui concerne l’organisation territoriale actuelle, née d’une réforme bâclée en 2014 sous l’égide de Madame Marylise Lebranchu, réforme qui confirma cet entêtement qu’à la France à vouloir conserver la partition de la Bretagne.

Au mépris de toute logique géographique, socio-économique et historique, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de vouloir séparer Naoned (Nantes) de Roazhon (Rennes), deux villes bretonnes distantes d’à peine cent kilomètres mais capitales administratives de deux régions différentes, dans le seul but de conserver une logique d’existence pour une région récente, les Pays-de-Loire. Vous conviendrez, Monsieur le Ministre, que cette logique repose uniquement sur des intérêts politiques, lesquels desservent les intérêts de la Bretagne et de sa population.

Aussi aberrant soit-il, la France campe sur ce découpage, en sachant pertinemment qu’elle se prive d’un levier puissant dont elle pourrait tirer bénéfices. Vous n’êtes pas sans savoir le potentiel qu’aurait une Bretagne réunifiée! Outre l’importance que peut revêtir une population qui se reconnaît dans sa région, tous les chiffres officiels attestent qu’une Bretagne réunifiée, donnerait à la France une euro-région bien plus puissante économiquement. Du rapport Balladur mis dans les cartons depuis le 5 mars 2009 qui avait accouché d’une proposition cohérente des territoires de France aux nombreuses revendications appuyant le retour de notre Liger-Atlantel (Loire-Atlantique) dans sa région natale, les intérêts de la Bretagne et de sa population paraissent loin des préoccupations politiques de nos gouvernants.

Aussi longtemps que l’Etat français poursuivra dans cet entêtement, il se trouvera toujours des Bretons pour s’opposer au découpage territoriale actuel. Ce refus de l’évidence est un coût pour tout le monde, une perte de temps pour tous, un frein pour tous. Dans la mesure où le souhait est de mettre en marche un pays, pourquoi continuer à laisser une de ses composantes marcher à reculons?

Par cette « Cohésion des Territoires« , nous portons l’espoir que son orientation n’est pas dictée par cette conception désuète de l’ « Unicité » de la République qui tend à uniformiser un espace et sa population. Chacun sait que l’Hexagone est peuplé de populations différentes, de peuples différents, notamment en raison de leur situation géographique, tout comme chacun sait que c’est la conjugaison de toutes ces particularités et de ces richesses qui ont contribué à construire la France et à maintenir sa place dans le concert des Nations.

 

À cet espoir se conjugue aussi la crainte que votre ministère poursuivra les politiques gouvernementales précédentes, à savoir que votre mission sera de veiller à la cohésion du territoire français, dans l’intégralité de son organisation territoriale comme dans son organisation politique.

Autrement dit, un status quo ou même, une orientation vers la création d’une fusion des deux régions administratives Bretagne et Pays-de-Loire, réunissant de fait les cinq départements historiques de la Bretagne, mais dont le seul intérêt serait de constituer une grande région « Grand Ouest » comme cela est déjà le cas pour le Grand-Est actuel.

– Quel pourrait être les intérêts communs pour des populations qui n’ont pas les mêmes attentes dans la mesure où leurs intérêts ne sont pas les mêmes?

– Comment faire croire à un manceaux son intérêt à vouloir développer la protection du littoral, à consacrer un budget important à la défense de notre environnement maritime, au bilinguisme etc. alors que ses préoccupations se tournent plutôt vers Paris?

– Avez-vous demander à un Brestois quel intérêt pourrait-il avoir avec le développement d’un Grand-Paris?

– Comment convaincre la population bretonne de l’intérêt à « raccourcir » les distances entre la Bretagne et Paris quand les soucis quotidiens de la plus grande majorité concernent la proximité?

Résidez, Travaillez et Consommez dans un environnement réduit ne répond-il pas à une logique clairement censée?

A cela vous pouvez ajouter, Monsieur le Ministre, que le tribut payé par les Bretons a depuis toujours été bien au-delà de celui de toutes autres contrées de l’Hexagone, du tribut humain payé lors de la Première Guerre Mondiale au tribut économique. S’il est notoire que la solidarité est une valeur avérée de la population bretonne, difficile de parler de solidarité dès lors que ses efforts pour produire intensément (directives nationales et européennes) sont imposés et encore moins lorsque cela induit des conséquences environnementales et sur la qualité de vie qui impactent directement les Bretons.

Force est de constater qu’il est refusé de tout temps à la Bretagne un statut particulier en adéquation avec sa contribution pour la France. Bien qu’il nous soit toujours répondu que la France est « Une et indivisible« , les exceptions existent (sic l’Alsace ou la Corse) et nous pourrions vous citer bien d’autres exemples pour appuyer ce déni de démocratie dont est victime la Bretagne au nom d’une inégalité de traitement vis à vis d’autres territoires de l’Hexagone. Et puisqu’aujourd’hui Diwan fête son 40ème anniversaire (1ère école bilingue à Lampaul-Ploudalmézeau), citons pour exemple la période probatoire de nos écoles Diwan (cinq années) et celle des écoles basques Ikastolak (un an), contredisant les principes égalitaires cités dans la Constitution française de 1958 comme dans bien d’autres textes internationaux que la France a pourtant signé et ratifié.

Depuis bien trop longtemps, la France sclérose le développement de la Bretagne, et cette politique va à l’encontre du Droit international au nom du respect des droits les plus élémentaires du peuple Breton, peuple ceci dit en passant, autochtones. Enfin, Monsieur le Ministre, vous ne pouvez ignorer que la Bretagne a les moyens d’exister et de s’émanciper, elle est loin d’être un poids pour la France, bien au contraire. Nous vous faisons grâce de vous citer les nombreuses inventions ou innovations nées de l’esprit breton, celles-ci ne sontt pas fortuites ; certainement sont-elles le fruit de cette grande capacité d’adaptation que le peuple breton a depuis tout temps face aux éléments hostiles et à nos origines celtes qui nous amène à penser différemment le monde.

Breizh n’a que trop souffert des choix imposés par Paris. Nous appelons de nos voeux que vous saurez imposer la voix de la raison et de la cohérence au sein de votre ministère comme au gouvernement. Ce dernier, inédit, saura t-il montrer dans la pratique ce qu’est l’intelligence et le pragmatisme?

Puisqu’il se déclare novateur, nous gardons espoir que la lucidité s’emparera du gouvernement dont vous faîtes partie et nous attendons le retour de l’équité et du respect dûs au peuple breton et aux droits toujours spoliés de notre Nation. Tant que la situation perdurera, vous trouverez toujours des Bretons sur votre chemin pour vous rappeler leurs droits. Il ne peut en être autrement, cette évidence est ancrée au plus profond de nous ; la seule chose qu’ils ne savent pas faire est de marcher à genou… Mettez la France en marche, mais sans contraindre la Bretagne à se sacrifier pour elle et sans l’enfoncer encore plus dans cet abîme qu’elle ne mérite pas.

Renouvelant nos félicitations et vous souhaitant le succès dans votre nouvelle mission,

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre plus haute considération.

Présidentielles Dakotés: un choix Cornélien?

Communiqué 2017.04/427

BRO C’HALL / PRESIDENTIELLES 2017

Dimanche prochain, (7 mai 2017), les citoyens français auront à se prononcer pour choisir leur Président pour les cinq années à venir. Bien que s’ agissant des Présidentielles des Dakotés, des conséquences pèseront sur Breizh, quel que soit le président élu, les Bretons perdront. Quelle option reste t-il pour nous Bretons? Existerait-il un vote « utile » qui permettrait a minima de voter pour le « moins pire »?

« Voter utile » est cette ritournelle liée au « voter républicain »que depuis bien longtemps nous entendons pour chaque élection pour faire barrage au parti Front National (FN). Ce front républicain s’est traduit lors des dernières Régionales françaises, par le retrait pur et simple des listes du Parti Socialiste (PS), au point que pour la région Nord, si elle fut remportée par le Parti Républicain (PR), il n’existe aucun représentant de la gauche française au Conseil Régional. Démocratie? Non content de s’arranger avec le parti traditionnel opposé (PS ou PR) afin de barrer la route au FN, les pourvoyeurs du front républicain en arrivent à priver une partie de leur électorat traditionnel à ne plus être représenter du tout. Faute de proportionnelles qui garantirait un esprit démocratique, il leur paraît légitime d’empêcher l’accès au pouvoir d’un parti dont les idées sont adoptées par un électorat grandissant. Les clefs du pouvoir restent en de bonnes mains, les institutions sont bien gardées, la fRance ne risque rien tant que le système fonctionne.

Seulement voilà: la République Française continue de s’enfoncer dans la crise économique, ses chiens de garde ne trouvent aucune issue de sortie probante depuis une trentaine d’années, le mécontentement des citoyens français ne cesse de grandir, et le FN avec. Résultat: les deux partis qui traditionnellement se disputaient les finales électorales (excepté l’avertissement de 2002 ) se retrouvent en 2017 éjectés, le FN se retrouve finaliste pour la course à la Présidence, l’autre option proposée étant pucelle de toute expérience politique, mais qu’ils se rassurent, En Marche (EM) rassemble depuis la gauche jusqu’à la droite, hommes d’expérience et de cadres issus de la société civile.

La logique voudrait que cette fois, la majorité des bretons se mobilisent pour voter « contre » le FN, ce dernier étant déclaré depuis toujours opposé aux intérêts de la Breizh, en témoignent les résultats du premier tour des Présidentielles sur les cinq départements bretons. Mais en face, est opposé un candidat inédit, se déclarant ni de gauche ni de droite même s’il fut Ministre du gouvernement socio-démocrate sortant, candidat qui aurait pu susciter un espoir pour les bretons. Problème: se déclarant anti-système, s’il est anti-système partisan politique et issu de la société civile, il représente en fait ceux qui détiennent les vraies clefs du pouvoir: les banques, les grands acteurs économiques etc. Au lendemain des résultats du 1er tour, le CAC 40 fit pour la première fois un bon de 4%…

Du coup, l’abstention fera t-elle un bond au second tour, au point d’affaiblir la marge relativement tranquille dont dispose le favori EM? Certains n’hésiteront pas à critiquer les abstentionnistes, arguant que cela est faire le jeu du FN, autrement dit, à rejeter la responsabilité d’une victoire de l’extrême droite sur ceux qui ont refusé de choisir. C’est oublier un peu vite, ceux qui accordent leur confiance à ce parti nationaliste et oublier aussi vite ceux qui ont permis aux rangs de ce parti de grossir. L’expérience nous a montré que depuis toujours, les élus français prennent au nom du peuple des décisions sans en avoir reçu mandat. Et quand bien même le peuple est consulté, repensez à la consultation référendaire de 2005 et vous conviendrez que nous allons là où ils veulent nous conduire et non pas là où nous voulons aller!

Entre « Choisir la France » de la haine et son extrémisme fondé sur les échecs des autres et « Ensemble la France » prônant une France ancrée dans un mondialisation  à l’extrême, aucun des deux ne fait preuve d’humanisme ni même ne laisse place à une quelconque réforme du système français. Curieusement, si le premier parle de référendum, le second annonce qu’il gouvernera par ordonnances. L’une déclare vouloir sortir de l’Union Européenne (UE) alors que l’autre est pro-européen, cette UE qui est responsable de bien de nos maux. Mais tous les deux se sont publiquement positionnés à l’encontre des intérêts de Breizh et de ses habitants, les bretons le savent, comment choisir entre la peste et le choléra, la différence étant peut-être une mise à mort plus lente avec le second fléau…

Prendre parti pour l’un ou pour l’autre, ou pour l’un contre l’autre, ne changera en rien aux problèmes bretons. Tous deux sont habités par l’esprit républicain, celui-là même qui nie les identités des peuples autochtones de l’Hexagone, celui-là même qui ne cessera d’éradiquer nos particularités et d’uniformiser au nom de l’Unicité de la République. Cet esprit jacobin est l’ennemi naturel de Breizh, il n’est pas question de nous salir les mains ni de vendre notre âme au diable, l’abstention est notre choix. N’en déplaisent aux uns, votre République est bien gardée car dispose d’Institutions qui empêchent toute réforme suicidaire pour elle et dans la foulée, suivent cette année des Législatives qui vous laissent une chance de donner une orientation aux décisions qui seront prises par le futur gouvernement…

Notre propos ne constitue en rien une consigne de vote, il n’est qu’une réponse à des questions qui nous sont posées ; bien malin est celui qui saurait détenir la vérité et décider de donner des consignes…

« Kentoc’h mervel eget bezañ saotret »

Les « salissures » des Dakotés

Communiqué 2017.01/421

Billet d’humeur / Politik des Dakotés

PENELOPEGATE: une nouvelle « salissure »!
Au Royaume des Dakotés, les affaires s’accumulent, les dirigeants français, non-content de détourner les lois à leur profit, abusent de leurs mandats, des procédures judiciaires longues ou de leur immunité, regardent les citoyens « droit dans les yeux » pour certifier de leur innocence…
et pendant ce temps, hors des frontières hexagonales, le peuple français est raillé.

A l’étranger, tous sont habitués à ces affaires politiciennes françaises. Ils savent que les dirigeants français sont des corrompus et n’oublient pas qu’en France, ils sont mis au pouvoir grâce au peuple qui n’hésite pas à leur accorder malgré tout leur confiance en renouvelant leurs mandats….

Petit aperçu de l’étranger:

vu d’Allemagne (Die Ziet)

vu du Danemark

vu du Royaume-Uni (The Times)

vu du Royaume-Uni (The Guardian)

vu d’Espagne (El Pais)

Si cela ne gêne pas la majorité des électeurs, nous si!

Comment voulez-vous que des citoyens soient respectés si ces derniers continuent  d’accorder leur confiance à des personnes dont ils savent qu’ils sont corrompus ou noyés dans un appareil politique qui les obligera à trahir les valeurs qu’ils sont sensés avoir?

Petit mémorendum pour lobotomisés:

Affaire de la Phobie administrative, Thomas THEVENOUD (septembre 2014)

Affaire ANDRIEUX (septembre 2014)

Affaire CAHUZAC (décembre 2012)

Les Affaires SARKOZY (2007-2012)

and so on…. (Tibéri, Balkany, Strauss-Kahn….)

Combien faudra t-il d’affaires pour que le peuple français comprenne que les vrais coupables de ces affaires sont avant tout les électeurs eux-mêmes?

Combien de temps leur faudra t-il pour qu’ils cessent de croire au « voter utile », « voter citoyen »?

De l’extrême gauche à l’extrême droite, les électeurs français n’auront jamais la garantie d’accorder leur confiance à un candidat probe dès lors que le système politique français ne sera pas déverrouillé. Et dès lors que le peuple français ne descend pas dans la rue massivement pour s’opposer à ces « malfrats », le « qui ne dit rien, consent » l’emportera toujours!

Nous ne pouvons que regretter cette situation qui déteint sur le peuple Breton, à charge pour la grande majorité d’entre nous de cesser d’écouter les sirènes qui viennent de l’Est et de comprendre qu’il existe des solutions à l’Ouest. Encore faut-il ouvrir ouvre les yeux et tendre l’oreille…

@Yann Varc’h Furon

Pour Breizh & seulement Breizh!

Pétition destinée aux Parlementaires européens, à toute autre personne, organisation ou institution influente:

 

Le texte ci-dessous est en cours d’envoi à tous les parlementaires, en version anglaise, espagnole et française.

 

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

Depuis 75 ans aujourd’hui, la Bretagne, une des plus anciennes Nation d’Europe dont la souveraineté est reniée par la France depuis la Révolution française, est toujours privée de son intégrité et son intégralité territoriales. En dépit de bon nombre d’engagements, l’Etat français refuse de reconnaître les droits afférant à notre minorité bretonne.

Nous souhaitons déposer un recours en manquement contre l’Etat français pour non-respect de la minorité bretonne sur son territoire historique malgré les engagements pris devant les instances européennes.

Considérant que les institutions françaises sont verrouillées et qu’il est illusoire d’attendre qu’elles n’évoluent dans le bon sens pour Breizh comme pour tout peuple de l’Hexagone,

Considérant que la majorité des députés français ne votent qu’en fonction des directives de leurs partis nationaux, que les sénateurs élus au suffrage indirect font de même,

Considérant que le découpage territorial nouvelle formule n’a tenu aucunement compte de la volonté populaire et qu’il résulte uniquement d’échanges et de transactions effectués entre grands décideurs politiques du parti socialiste français, lesquels se furent autodéterminés à huit clos pour dessiner leur vision territoriale d’un pays qui ne leur appartient pas,

Considérant que la société civile a été écartée dans tous les débats,

Considérant l’absence d’interrogation préalable des collectivités territoriales concernées,

Considérant que l’organisation d’un référendum pour statuer sur la Réunification sur l’ensemble du territoire breton fut refusée maintes fois,

Considérant que les autorités françaises décident de la latitude à décider ou non de l’organisation d’un référendum tel que ce fut le cas le 26 juin 2016 pour décider de l’implantation d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le champ de consultation effectué sur le seul département de Loire-Atlantique n’a pas été étendu à tous les bretons qui en subiront les conséquences, financières entre autres,

Considérant que le droit inaliénable à l’autodétermination ne s’est pas appliqué pas en France, alors même que la voie française prônait ce droit pour l’international,

Considérant que la réforme territoriale française a été discriminatoire dans la mesure où elle permit de réunifier la Normandie et non la Bretagne,

Considérant que la réforme territoriale française induira la disparition des identités fortes et des cultures régionales et minoritaires, Paris appliquant le principe « la République Française est une et indivisible » pour considérer qu’il n’existe qu’un peuple de France, une seule identité et une seule langue,

Considérant que ce refus systématique de réunifier la Bretagne est défendu pour protéger l’unité nationale, son intégrité et sa sécurité, alors que bien d’autres pays de l’Union Européenne n’ont pâti en rien de la reconnaissance de plusieurs régions « ethniques » ou de la co-officialité de plusieurs langues,

Considérant que l’Etat français a toujours refusé un statut particulier à la Bretagne sous le prétexte de l’Unicité de la République » alors qu’au sein même de l’Hexagone, des statuts particuliers sont accordées à l’Alsace, à la Corse etc.,

Considérant que la partition du territoire historique breton est discriminatoire à plus d’un titre pour les habitants du département de Loire-Atlantique car n’ayant pas le même droit d’accès à la culture bretonne, aux médias bretons, à l’enseignement du breton et du gallo dans les écoles et à l’université de Nantes,

Considérant que ces habitants du département séparé de sa région administrative française d’origine ne peuvent bénéficier du même engagement politique pour ce qui concerne la défense et la promotion de leur culture, de leur histoire et de leurs langues dès lors qu’ils sont intégrés dans une région qui leur est imposée (Pays-de-Loire) rendant notamment impossible les discussions au sein du Conseil régional pour défendre les intérêts propres à leur particularité,

Considérant que les intérêts géographiques propres aux habitants de la Loire-Atlantique, notamment pour ce qui concerne la façade maritime, ne pourront être défendus et promus en corrélation avec ce qui sera décidé pour les quatre autres départements bretons,

Considérant que la débretonnisation de la Loire-Atlantique séparée de la région administrative Bretagne n’a jamais cessé, insidieusement des réaménagements détruisent l’identité bretonne du bro Naoned (pays nantais), faisant disparaître ou laissant à l’abandon une partie du patrimoine breton,

Considérant que les dépenses en communication de la région Pays-de-Loire afin d’ancrer une identité factice sur son territoire artificiel sont à la charge de tous les habitants, ceux de Loire-Atlantique sont ainsi soumis à contribution pour défendre une identité qui n’est pas la leur,

Considérant que les politiques successives de l’Etat français et de la région administrative Pays-de-Loire ont pour conséquence d’avoir effacer l’identité bretonne des plus jeunes générations en profitant du système éducatif pour formater de bons et loyaux « ligériens », constitue purement et simplement une assimilation déguisée au point de les opposer à ceux qui revendiquent l’identité bretonne de la Loire-Atlantique,

Considérant que la discrimination linguistique dont nous sommes victimes est un obstacle majeur à l’éducation inclusive, plurilingue et interculturelle, principe préconisé par le Conseil de l’Europe,

Considérant que la société politique et médiatique doit tendre au respect de la diversité culturelle, religieuse et linguistique,

Considérant que le droit au respect de nos droits individuels comme collectifs pour ce qui concerne notre langue notamment ne sont pas respecter dans la vie publique, lacune rappelée en 2009 et cette année par le Comité des droits économiques sociaux et culturels des Nations Unies (observation générale n°21: les groupes minoritaires « ont le droit de jouir de leurs formes d’éducation, de leurs langues, de leurs moyens de communication (presse, radio, télévision, internet, etc) et de toutes les manifestations particulières de leur identité et de leur appartenance culturelle »,

Considérant que « dans les cartons » la disparition des départements est prévue afin de réduire le mille-feuilles administratifs et la superposition des compétences par plusieurs collectivités,

et Considérant que d’ores et déjà l’Etat français a pour objectif de fusionner les régions administratives Bretagne et Pays-de-Loire, peut-être même avec celle de la Normandie, afin de les réunir dans une région dont la dénomination « Grand Ouest » se fait entendre de plus en plus souvent dans les médias,
Au nom de Breizh et de toutes les âmes bretonnes, Ambasad Vreizh dénonce le manquement de la France dans ses prérogatives afférentes au respect du peuple breton, minorité nationale reconnue et dénonce la réforme territoriale actuelle.
Cette réforme constitue ni plus ni moins une trahison aux institutions européennes et aux Parlementaires européens qui défendent les droits fondamentaux dans l’Union Européenne.

Le maintien de la partition de la Bretagne est une discrimination, cette réforme empêche les bretons, reconnus comme minorité nationale, de vivre sur leur territoire ancestral.
Dans des courriers du 8 novembre (n° ms/MSH/fm-D(2010)1950-A3864) et du 16 novembre 2010 (n°ms/MSH/fm-A(2010)3677-823571), la Commission européenne a rappelé à l’Etat français l’existence de la minorité bretonne en France.
L’Etat français se positionne à l’opposé de la protection des minorités, ne protégeant pas plus qu’il ne promeut les droits des bretons. Il bafoue les valeurs fondamentales que vous défendez, à savoir la reconnaissance et la défense de notre minorité nationale.
Parce que l’Etat français ne respecte aucunement sa minorité bretonne sur son territoire historique, parce qu’il passe outre ses propres signatures sur bon nombre de textes internationaux au même titre qu’il bafoue le droit coutumier breton, nous faisons appel à votre soutien pour défendre notre démarche. Notre seul but est que le peuple breton soit respecté en tant que tel, que ses droits ne soient plus bafoués, que la démocratie soit restaurée pour Breizh comme pour toute Nation européenne.

La Nation bretonne n’a pas à avoir moins de droits et de devoirs que tout autre Nation, fusse t-elle antérieure à la naissance de l’Etat français. Si la notion d’Europe des Peuples a un sens pour vous, aidez-nous pour que nos doléances puissent être entendues. En regard du droit international et des traités européens, une action contentieuse est plus qu’envisageable.

Puissent un jour les vents de Breizh souffler sur ceux qui nous gouvernent, ce vent de liberté n’est que l’aspiration qu’a tout peuple, toute Nation pour jouir de ses droits les plus élémentaires.

 

Vous remerciant pour l’attention que vous aurez bien voulu porter à notre requête, nous espérons que vous saurez retenir la présente sollicitation.

Nous vous prions de croire, Mesdames et Messieurs les députés européens, en l’expression de nos sentiments bretons les plus sincères.

 

Signez la pétition: Redonnez à la Bretagne le pouvoir de défendre et de protéger ses intérêts!

 

BRO C’HALL: ILS ONT OSES!

Europe 1 vient d’annoncer que le gouvernement allait utiliser le 49.3 pour imposer la loi El-Komhri!

Alors que le gouvernement de Manuel Valls dispose d’un majorité absolue à l’Assemblée nationale,
Alors que plus de 70% des français sont opposés à la loi El-Komhri sur le travail,
Alors qu’au gouvernement des D’A-Côtés, nombreux sont ceux, à commencé par le Président François Hollande, ont dénoncé tout usage de l’article 49.3 permettant à un gouvernement de faire passer une loi au mépris de la démocratie,
Nous apprenons ce matin que le gouvernement allait faire usage de cet outil suite à l’impossibilité de faire entendre raison à des députés de son propre parti politique: les Frontistes!
Et certains osent encore parler de Démocratie?

D’A-Côtés: Ni Pudeur, Ni Honte!

Communiqué n°2016.05/392

Pour les D’A-Côtés, ni Pudeur, ni Honte !

 

Ils promettent, mais ne font pas, ou font le contraire,
Ils disent mais n’en pensent pas moins,
Ils dorment dans les assemblées, jouent sur des tablettes ou des « smartphones »,
Ils ne siègent pas, ou si peu, là où les attendent leurs sièges de représentants du peuple,
Mais ne sont pas sanctionnés… et vous?

Ils trichent, détournent, volent, mais restent en poste,
Ils donnent leur parole, jurent mais la vérité est ailleurs,
Ils vous regardent « droit dans les yeux » mais…

Ils votent des lois pour tous mais semblent en être exemptés,
Ils sont citoyens comme vous mais sont atteints de phobies administratives,
Ils sont français comme vous mais…

Ils défendent les préceptes Egalité-Liberté-Fraternité,
Ils défendent les mêmes droits et devoirs pour tous,
Ils défendent avant tout leurs privilèges et leurs partis…

Ils bénéficient des transports gratuits, de prêts avantageux,
Ils touchent des primes informatique ou de « chauffage »,
Tout en légitimant les mesures drastiques imposées au peuple…

Ils touchent des indemnités de représentativité du peuple
Même lorsqu’ils ne siègent jamais, ou si peu,
Pour vous c’est suppression immédiate…

Ils peuvent valider leur retraite complète en moins de dix ans,                                                Pour ceux qu’ils représentent c’est 42 ans minimum…

Ils n’ont pas d’âge limite de départ en retraite,
Ils peuvent cumuler jusqu’à cinq carrières complètes,
Si votre carrière est complète, à 65 ans c’est dehors…

Lorsqu’ils perdent une élection,
Leurs « mentors » leur trouvent un autre fauteuil doré,
Pour service rendus au parti, à la Nation…

On continue?

 

Ce pays des D’A-Côtés ne fait que le contraire de vos intérêts, il est dirigé par des professionnels dont les querelles de partis vous font croire qu’ils sont ennemis alors qu’ils en partagent tous les privilèges, exigeant toujours plus des « laborieux » mais sans renoncer à leurs privilèges…
Il est dirigé par des carriéristes qui profitent du système qu’ils verrouillent toujours plus pour que rien ne change, pour garantir leur pérennité aux institutions dirigeantes…
Il est dirigé par des citoyens qui prennent pour blanc-seing le mandat que vous leur avez confié, en toute confiance ils se représentent devant vous car vous n’aurez pas d’autre choix que de voter pour « Blanc Bonnet » ou « Bonnet Blanc »…

Bien gardée est la Maison France par ces citoyens qui sont à côtés des réalités économiques que subissent les peuples de l’ Hexagone!
Et dire que certains osent encore croire que leur salut viendra de ceux-là mêmes qui n’ont de cesse de se protéger en continuant à mentir au peuple, à le spolier des fruits de son travail, à le priver de cette liberté pourtant pronée par leur Constitution.

Faut-il n’avoir aucune pudeur pour oser agir sans retenue?
Faut-il n’avoir aucune honte pour oser continuer à se représenter devant ses concitoyens?

Et dire que ces élus de tous bords n’ont aucune pudeur, aucune honte, aucune fierté…
La nation D’A-Côtés n’a de cesse de nous assouvir et d’éteindre tout élan susceptible de rendre tout pouvoir réel au peuple. Et tant que le peuple n’aura pas pris conscience que le pouvoir de changer le système est entre ses mains, non pas celles qui vont donner du pouvoir par les urnes, mais celles qui montreront à ces « exo-citoyens » ce qu’est une vraie démocratie!

« Si tu ne défends pas tes principes, qui le fera?  (Edward Snowden)*

*Edward Snwoden: inculpé le 22 juin 2013 par le gouvernement américain sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux (informaticien de la CIA & de la NSA, il révèla le 6 juin 2013 les détails de programmes de surveilance de masse des américains et britanniques. En asile temporaire (3 ans) en Russie depuis le 1er aout 2014.

Quelques exemples:

IL: ex-président de région, Matignon lui promet la présidence de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, pour un salaire annuel de 148 k€. A 70 ans, Bro C’Hall a encore besoin de lui…
IL: ex-dirigeant de la CGT, il est nommé à la direction d’une agence spécialement créee pour lui, alors qu’il en existe déjà une, ayant les mêmes prérogatives mais qui relève du statut de bénévolat. Son salaire n’est pas encore connu…
ELLE: députée, elle est condamnée à de la prison ferme pour détournement de fonds publics, est exclue de son parti, mais siège toujours à l’Assembéle nationale, continue de voter et de toucher 6.755€/mois (hors indemnités) pendant les deux années qui suivent sa condamnation. Condamnée en 2013 à 5 ans d’inéligibilité et 4 ans de prison (pour des faits remontant aux années 2000), et condamnée à une année de prison supplémentaire en septembre 2014. Le PS demande son retrait du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, mais pas son départ des bancs de l’A.N, pas plus qu’elle n’est limogée du parti. Un pouvoir en cassation suspend l’exécution de la décision du tribunal, pratique, en attendant nous la payons toujours et engrange pour sa retraite…
LUI: député, il est atteint de phobie administrative et continue de se présenter à l’Assemblée nationale…
LUI: ministre des Finances faisant la guerre aux exilés fiscaux et qui vous assure « les yeux dans les yeux » qu’il n’a pas de compte dans un paradis fiscal…
LUI: un élu Sénateur est réélu par ses pairs en 2015 malgré ses 90 ans… Bro C’Hall a encore besoin de lui, la retraite peut attendre…
EUX: les époux qui furent à la tête de la capitale d’A-Côtés accumulant les recours, plus de 15 ans de procès, un appel est encore en cours…
EUX: lui, député-maire, mis en examen pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale, des anomalies de gestion à hauteur de 117 M€ pour sa ville… Le couple nie être propriétaire dans les Antilles, au Maroc…

Listes non-exhaustives…

Le Parlement de Bretagne

Epargné lors de l’incendie qui ravagea la quasi-totalité de Rennes en 1720, il fut cependant la proie des flammes en 1976, le détruisant partiellement. Aujourd’hui y siège la Cour d’Appel, mais sa fonction était tout autre lors de sa construction.

Des précisions historiques sont nécessaires afin d’éviter toute confusion dans l’emploi du terme « Parlement de Bretagne », la fonction ayant existé bien avant la construction de l’actuel édifice situé à Rennes. Aussi le début de ce billet entendra par Parlement de Bretagne, « l’Institution » seulement, laquelle siègea à Rennes, mais aussi Nantes et Vannes.

Un peu d’histoire

Le Parlement de Bretagne est un parlement de l’Ancien Régime.

Dès le XIIème siècle, apparaissait le nom de « Parlement », il réunissait des vassaux du duc de Bretagne (barons, évêques, abbés). On entendait par « Parlement Général » l’assemblée de tous les nobles du duché lorsqu’ils se retrouvaient pour traiter d’affaires d’ordre judiciaire ou fiscale.

1382 : Apparition d’un « Président de Bretagne » dit aussi « Président en Parlement », auprès du duc.

1408 : le « Parlement général » prend le nom d’ « Etats de Bretagne », afin de faire le « distingo » avec le « Parlement ordinaire ».

1477 : Le duc François II défend contre le roi de France les privilèges du Parlement de Bretagne, parlant des « Grands Jours »

1485, 22 sept : Par un édit, le duc François II souhaite remédier aux inconvénients des sessions irrégulières en créant des « Grands jours », lesquels doivent siéger annuellement, à Vannes du 15 juillet au 15 septembre. Pierre Landais* est arrêté, jugé et pendu. La création de ce nouveau parlement breton coupe le dernier lien administratif et judiciaire entre la Bretagne et la France.

* Pierre Landais (1430-1485): principal conseiller du duc François II de Bretagne, trésorier et receveur général de Bretagne, il fait arrêter en 1477 son rival, Guillaume Chauvin, chancelier. En 1480, il crée l’Université de Nantes. Grand défenseur de l’indépendance du duché il tente de marier Anne de Bretagne au duc d’Orléans. La mort de G.Chauvin au cachot provoque un coup d’état contre lui le 25 juin 1485, coup d’état mené par une partie de la noblesse acquise aux intérêts français. Accusé de concussion et de la mort de G. Chauvin, il est jugé et condamné. Sa pendaison le 19 juillet 1485 affaiblit le pouvoir du duc François II.

1492, 7 juillet : Charles VIII veut réorganiser les « Grands jours ». L’appellation pose problème : doit-on parler de « Parlement», est-ce une « cour souveraine » (statuant en dernier ressort), est-ce une cour permanente…

1493 : 1ère session, du 1er jeudi de carême au samedi de Pâques – elle est décidée à la convenance du roi, et sur convocation de celui-ci : 8 conseillers clercs (ecclésiastiques) et 12 conseillers lais, la plupart pris dans le Parlement de Paris.

1495, 27 nov : Une ordonnance établit définitivement l’institution, laquelle se réunit du 1er sept. Au 5 octobre, en même temps que les Etats de Bretagne.

1500, 12 sept : Une ordonnance de Louis XII fixe le lieu des sessions à Vannes, ville où les Etats de Bretagne se réunissent le plus souvent.

1515, 27 juil : François 1er confirme « les ordonnances et constitutions du Parlement dans leur forme et teneur » et le privilège de Vannes de l’héberger.

1522 : Les Etats de Bretagne reprochent au roi, une infraction à ses propres engagements :« nul ne doibt estre receu au Parlement de Bretagne qu’il ne soit, originaire de pays ou conseiller en la cour du Parlement de Paris. »

1526, 12 nov : Un Edit de François 1er porte l’assemblée à 39 conseillers et un 3èmeprésident. Deux chambres siègent « concurremment » et ayant les mêmes pouvoirs. Les conseillers sont partagés relativement également entre ecclésiastiques et laïcs, et entre Bretons et non-Bretons. La durée des sessions du Parlement est portée à 50 jours (35 précédemment).

1532 : Union de la Bretagne à la France. François1er s ’engage à entretenir la justice « en la forme et manière accoustumée, c’est à savoir le Parlement, Conseil et Chancellerie, Chambre des Comptes, assemblée des Etats »

1547, 16 juillet : Henri II supprime 13 charges (elles passent de 39 à 26), revalorise les gages afin d’éviter trop d’absentéisme, et crée une 3ème chambre.

1549 : Nouvelle réforme de la justice. LeParlement est transféré de Vannes à Nantes.

1552, 26 sept : Les Etats de Bretagne revendiquent la création d’un « Parlement ordinaire » (ne siégeant que 50 jours par an) avec des pouvoirs égaux à ceux du Parlement de Paris.

1554, mars : création du Parlement de Bretagne (Cour souveraine) par l’Edit de Fontainebleau*. Il siègera alternativement à Rennes (août à oct.) et à Nantes (fév. à avril). Le roi Henri II ordonne une consultation générale sur le siège des villes ayant députation aux Etats de Bretagne. Nantes est préférée à 57%.

1554, 2 août : 1ère session du Parlement de Bretagne à Rennes.

1555, 4 février : 2ème session, cette fois à Nantes.

1560, 4 mars : Un édit attribue définitivement à Rennes le Parlement, précisant qu’elle rembourse ce qu’avait dépensé la ville de Nantes pour obtenir cette faveur.

1568, 25 sept : Des lettres demandent l’exclusion des huguenots des Cours, des Chambres des Comptes et présidiaux.

1570, janv : Un édit fait suite aux lettres du 25 sept. 1568. Sont déclarés « vacants, éteints et abolis » les offices de 13 conseillers. Certains d’entre eux resteront pourtant en fonction.

1575, déc : Par un édit est crée sous le nom de « Tournelle » une chambre criminelle.

1589 : début du mouvement des ligueurs. Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur* et gouverneur de la province, veut que le Parlement siège à Nantes (dès la mort d’Henri III). 18 membres du Parlement de Rennes gagnèrent Nantes et y siégèrent le 8 janv.1590. Le Parlement « royaliste » (Rennes) continua d’asseoir son autorité et celle du roi Henri IV.

Duc de Mercoeur (1558-1602) : Gouverneur de Bretagne depuis 1582, il est un des chefs de la Ligue catholique. Il revendiqua les droits de son fils (encore mineur) sur la Bretagne, étant un descendant direct de la duchesse Jeanne de Penthièvre. Il organise en 1588 un gouvernement à Nantes, soutenu par l’Espagne de Philippe II. Henri IV obtînt de lui sa reddition en 1598, en concluant un mariage entre la fille du Gouverneur et un de ses fils bâtards. Le contrôle de la France sur la Bretagne s’asseoit directement, mettant fin à la dernière province de la Ligue qui résistait. S’en suivit un édit de tolérance : l’Edit de Nantes.

1590, 27 fév : le Parlement de Rennes affirme sa fidélité au roi de France par des arrêts, l’un deux condamnant les parlementaires ligueurs de Nantes à être pendus et leurs biens confisqués. Les parlementaires ligueurs continuèrent de remplir leurs fonctions jusqu’à l’arrivée de l’amnistie.

1598, 20 mars : amnistie des parlementaires ligueurs de la Cour établie à Nantes en 1589 par le Duc de Mercoeur, Philippe-Emmanuel de Lorraine. Ainsi disparaît la Cour de Nantes, et les parlementaires ligueurs ayant survécus à cette période, regagnèrent le Parlement de Rennes, sous la condition de prêter un serment spécial de fidélité au roi Henri IV.

1609, 3 juillet : Henri II suggérait depuis un moment (1564) l’édification d’un palais pour le parlement. Jusque là, le Parlement de Bretagne siégeait dans des conditions inconfortables, que l’on savait provisoires : dans des locaux vacants du couvent des Cordeliers. La fin des guerres des religions permet à Henri IV d’octroyer des lettres patentes permettant de prélever un impôt destiné à financer sa construction.

1611 : Son emplacement est déterminé, et les plans seront dressés pour 1618.

1618, 15 sept : Pose de la 1ère pierre du futur Parlement de Bretagne. Salomon de Brosse, architecte royal, est en charge du chantier. C’est de lui que l’on doit le Palais du Luxembourg à Paris.

1627 : interruption du chantier, suite à une épidémie de peste.

1655 : Fin du chantier du Palais du Parlement, soit 37 ans depuis la pose de la 1ère pierre. Restent les aménagements intérieurs et les décors,

1675, 18 sept : Pour punir Rennes d’avoir participé à la Révolte du papier timbré, Louis XIV transfère la cour à Gwenneg/Vannes. D’avril à juillet 1675, éclatent des émeutes à Rennes, motivées par la création des impôts sur le timbre, le tabac et la vaisselle d’étain. Louis XIV prive ainsi la ville des avantages matériels important induits par la présence du Parlement et des personnels qui y gravitent.

1690, 1er fév : retour de la cour à Rennes.

1709 : Livraison du Palais du Parlement de Bretagne.
1720 : Incendie de Rennes. Le bâtiment est épargné, grâce au 1er président du Parlement, Pierre de Brilhac, qui fit emplir d’eau les plombes entourant le bâtiment. Jacques-Jules Gabriel, Architecte du Roi, appelé pour reconstruire le coeur de la ville, en profite pour donner au Parlement une place royale digne de son architecture, et fait placer au centre, une statue équestre de Louis XIV. Il décide de supprimer en façade du palais, l’escalier à double volée qui menait aux étages « nobles » de l’édifice, un choix empli d’arrière-pensées politiques, lui-même écrivant : « Le palais doit s’incliner devant la statue de Louis XIV comme les parlementaires devant le roi ». Cette statue sera déboulonnée pendant la Révolution et fondue aux forges de Paimpont (35).

1769, 15 juillet : rétablissement du parlement dans son intégrité après l’affaire du Duc d’Aiguillon (1766). Dès 1765, le Parlement avait défendu la perception d’impôts établis par le roi, mais ceux-ci n’étaient pas consentis par les Etats de Bretagne. Le 20 mai, il délibère sur le parti à prendre : 57 magistrats (sur les 86 présents) votèrent pour la démission en masse, 27 furent contre. Le 16 janv. 1766 entrèrent au Parlement 19 membres qui avaient refusé de se démettre mais aussi des parlementaires démis.

1771, sept : suppression du parlement en conséquence du coup de majesté suggéré à Louis XV par le chancelier de Maupeou.

1774, déc: L’avènement de Louis XVI coïncide avec la rentrée en grâce de tous les parlementaires exilés. On parle de réconciliation entre Royauté et province.

1788 : Opposition du parlement aux édits fixant la création de « grands balliages ». Le parlement refus e de nommer des députés aux Etats généraux.

1790, 3 fév : fin du Parlement de Bretagne : Dissolution par la Révolution française. Le même jour, les parlementaires bretons déclarent cette dissolution « de nullité absolue et à perpétuité » puisque émanant du seul fait de l’Assemblée nationale.

1804 : Le Palais du Parlement abrite la Cour d’appel de Rennes.

1884, 18 janv: L’édifice du Parlement de Bretagne est classé aux Monuments Historiques.

Depuis la fin des années 1980, Alain-Charles Perrot, Architecte en Chef des Monuments Historiques entreprend d’importants travaux de restructuration. Cette restructuration est nécessaire pour adapter le bâtiment à ses fonctions de palais de justice, elle est accompagnée d’une restauration générale qui devait encore durer cinq ans…
1994, 5 fév: incendie très important au Parlement, dans la nuit du 4 au 5 , suite à une manifestation de marins pêcheurs protestant durant la visite du 1er Ministre Edouard Balladur. Une grande partie du Palais du Parlement, qui abritait la Cour d’appel et la Cour d’assises est détruite. La totalité de la couverture de l’édifice est détruite. La plus grande partie des œuvres d’art et des tapisseries a été sauvée.
Il faudra 5 années de travaux (coût de 230 M€) avant que la Cour d’appel puisse reprendre son activité dans le Parlement. La restauration des œuvres d’art fut estimée à 130 M€.

Pour résumer :

Le Palais du Parlement est aujourd’hui l’un des édifices les plus prestigieux du patrimoine architectural breton. L’institution du Parlement fut un monument de l’histoire de la Bretagne d’Ancien Régime. Au fil des événements et des siècles, sa présence active est constante sur la scène politique. Le duché de Bretagne ayant été rattaché à la France en 1532, Henri II crée une Cour souveraine de justice. Le Palais du Parlement abrite depuis la Cour d’appel de Rennes depuis 1804.

Pour plus de précisions sur l’histoire du Parlement, nous vous conseillons le lien suivant :

infos sur le Parlement de Bretagne

Du Parlement sous l’Ancien Régime à la Cour d’appel

Comme les six autres parlements de France sous l’Ancien Régime, le parlement de Bretagne est une cour de justice, cour souveraine, rendant des arrêts sur appel des sentences de juridictions inférieurs.

Les parlements disposaient aussi des prérogatives législatives les autorisant à affirmer une certaines autonomie à l’égard du pouvoir royal. Le statut du parlement Bretagne était particulier, suite à l’Acte d’Union de 1532, car il était garant des franchises et libertés bretonnes.

Composition du Parlement

1554 :Initialement, elle est dictée par l’Edit de Fontainebleau (mars 1554).

4 présidents, 32 conseillers, 1 procureur général, 2 avocats généraux.

Pour moitié, ils sont originaires (Bretons), l’autre moitié étant des conseillers « françois » venant de Normandie, d’Anjou, de Touraine ou de Poitou. Intérêt : éviter que l’institution de devienne un foyer de particularisme provincial. Les Bretons sont pour la plupart des gentilhommes appartenant à la noblesse d’épée. Les conseillers François étant plutôt issus de la noblesse de robe ou de la bourgeoisie.

1556 : ajout de 8 offices de conseillers supplémentaires

1557 : ajout de 4 offices de conseillers « françois »

1570 : Charles IX supprima 13 offices pour exclure les Huguenots de la Cour. Mais certains s’y maintinrent.

1575 : création de « la Tournelle », chambre criminelle. Ajout de 2 présidences et 12 offices de conseillers, dont 7 « françois ».

1580 : Ajout de 2 présidences.

1581 : création de 16 nouveaux offices, dont 8 conseillers-clercs (ecclésiastiques). Mais la Cour s’oppose à cet élargissement. Finalement, seuls les 8 offices de conseillers laïcs sont crées (en 1588).

La Cour d’appel: voir article « Le Palais de Justice de Rennes, Palais de la Bretagne Historique »

 

La balade tranquille de Monsanto

CMQ 2016.04/391
Le Conseil d’Etat des D’A-Côtés vient d’annuler aujourd’hui l’interdiction du maïs transgénique MON810 que le Ministre de l’Agriculture Séphane Le Foll avait fait interdire deux ans plus tôt (14 mars 2014).
Cette interdiction était motivée par les risques sur l’environnement que représentait la culture du maïs transgénique. L’arrêté interdisait la commercialisation, l’utilisation et la culture de cette variété sensée résister aux insectes ravageurs. Pour rappel, la Commission européenne avait autorisée sa mise sur le marché le 22 avil 1998.
De la suite dans les idées
Une nouvelle fois, le Conseil d’Etat est à l’origine de cette défaite. Même si cela est d’une importance capitale concernant la démocratie, nous ne nous attarderons pas sur cette institution française constituée de personnes non-élus et sur ce pouvoir qu’elle a d’interférer dans les décisions d’Etat comme sur le circuit légal de validation des textes de loi adoptés par l’Assemblée nationale.
Il n’empêche: pour la troisième fois, le Conseil d’Etat annule des décisions concenant Monsanto! Cette décision constitue un recul de la démocratie, une défaite pour l’environnement et notre santé et une nouvelle victoire des lobbies!

Les arguments invoqués
Attendu que l’Autorité européenne de Sécurité des aliments avait émis que si risques il y avaient, ces derniers pouvaient être maîtrisés; ces risques si peu importants que la “dite” Autorité avait admis certains risques de développement d’ une résistance chez les insectes et d’ atteinte à certaines espèces de lépidoptères (Papillons),
Attendu que les quatre études du Ministère de l’Agriculture n’apportent aucune preuve concernant la dangerosité pour l’environnement (« risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement ») , le maïs transgénique n’apparaît pas plus néfaste que le maïs traditionnel,

Qu’importe le principe de précaution!
Force est de constater que Conseil d’Etat, Commission européenne (vous noterez au passage que leur membres ne sont pas non plus élus) et Monsanto sont sur la même entente, ils ont pouvoir sur le gouvernement français, donc sur le peuple.
Rien ne prouvant que le MON810 est nuisible, il a droit d’être exploité et nous aurons l’obligation de le consommer!
Pour rappel, nous consommons déjà, à notre insu des produits transgéniques! Vous aurez beau vous fier aux étiquetages, lesquels sont supposés avoir obligation à mentionner en % la teneur en produits issus de la culture transgénique, combien d’entre nous ignore que cette obligation ne vaut que pour une teneur supérieure à 5%?
Il est notoire que les lobbies n’ont que faire des conséquences sur l’environnement comme sur notre santé, seuls comptent leurs bénéfices. Ils n’ont aucune vision à long terme, se fichent éperdument de la santé de la Terre sur laquelle ils vivent (qu’importe la nôtre dès lors que nous les enrichissons en consommant leurs produits). Et si un jour il est démontré que nous finissions par en tomber malade, pourra en profiter le lobby pharmaceutique.

Monsanto peut-il se tromper?
Faut-il rappeler l’expérience Coton Bt Monsanto en Inde?
Depuis 2002, l’Inde recourt aux cultures OGM. Elles recouvrent 90% des surfaces cotonnières.
En mars 2010, Monsanto avait reconnu (c’est une première) que son coton génétiquement modifié était inéfficace, les insectes ayant développés des résistances inattendues. Plus grave, son introduction a même permis à d’autres ravageurs qui étaient inconnus en Inde, de se développer.
Avec la promesse de tripler les rendements et de réduire les coûts, nombreux sont les petits exploitants qui empruntèrent sous l’assurance d’un retour sur investissement rapide. Résultats dramatiques: les rendements n’ont pas triplés, ils furent même en deçà des rendements que produisaient l’agriculture traditionnelle. Non seulement les semences OGM coûtent cent fois plus cher que les graines classiques, les agriculteurs sont obligés de multiplier les épandages d’insecticides, jusqu’à treize fois plus qu’auparavant: un coût supplémentaire, quant aux conséquences sur les sols…
Reconnaissant l’inéfficacité du Coton Bt, Monsanto s’est contenté d’annoncer l’arrivée d’un Coton OGM de 2ème génération, plus efficace…
Qu’importe si en une dizaine d’années ce sont près de 200.000 paysans indiens qui se sont suicidés, qu’importe les conséquences sur la biodiversité, sur la santé, Monsanto est aujourd’hui si puissant que rien ne semble pouvoir stopper son ascension “maléfique”’.

Pour nous, humains lambda, ils nous restent le combat encore et toujours, . La 4ème Marche Mondiale contre Monsanto & CO aura lieu le 21 Mai 2016, celle-ci ne se limite pas à une simple mobilisation mais à un événement citoyen et militant. Un collectif international de personnalités,scientifiques, juristes et d’ ONG lance un tribunal international pour juger la multinationale accusée “ d’écocide “. La Terre ne compte pas pour les “Marchands du Temple”, le profit est leur seul moteur, l’argent leur seul désir, la possession leur seul avenir. Mais nous, Citoyens du monde voulons mettre fin à cette impunité et faire reconnaître à l’ international les crimes massifs commis par le trust américain Monsanto en traînant devant les tribunaux les responsables pour enfin les mettre face à leurs responsabilités.

Le Monde, 15 avril 2016

L’histoire de Monsanto

UNESCO, LA LANGUE MATERNELLE

UNESCO, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA LANGUE MATERNELLE

CMQ 2016.02, 383 – le 21.

En cette journée internationale de la langue maternelle patronnée par l’UNESCO, nous tenons à rappeler aux dirigeants de l’Etat Français certaines réalités et les mettre face à leurs responsabilités auxquelles ils se sont engagés, en signant certains textes notamment.

La langue n’est pas seulement un support de communication, elle ne véhicule pas seulement des idées via la parole ou les écrits. Notre langue est une part de notre identité et entre dans la constitution de notre personnalité. La langue maternelle tient une place importante dans le développement d’une éducation de qualité transmise par nos parents, via la transmission linguistique sont transmises des compétences, des connaissances et des valeurs essentielles (modes de consommation et de production durables entre autres) qui permettent à nos enfants de s’accomplir car forgeant une identité qui sera en adéquation avec ce qui les définissent et la place qu’ils prendront dans la société. Notre langue maternelle constitue une force individuelle autonome et un levier important pour l’avenir personnel et le profit de la société.

La disparition d’une langue est une perte pour l’Humanité, s’évanouissent à jamais des connaissances, des savoir-faire, disparaît un patrimoine culturel indispensable à chacun pour son accomplissement et pour son l’affirmation de son identité. La perte de l’identité s’accompagne de la disparition de repères nécessaires à tout citoyen dans une société stable. La crise identitaire actuelle en Bro C’hall est une conséquence directe d’une politique d’uniformisation à outrance pratiquée depuis des dizaines d’années, considérer qu’il n’y a qu’un peuple de France est une erreur fondamentale car c’est couper cette herbe sous ses propres pieds, celle-là même sur laquelle elle pouvait puiser sa force…

Fin 2010, l’UNESCO répertoriait 2.500 langues en danger sur les 6.700 parlées dans le monde. En avril 2011, l’UNESCO éditait sa seconde édition de l’Atlas des langues en danger dans le monde (1ère édition en 1996).
Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde : le breton, sérieusement en danger: http://www.unesco.org/languages-atlas/index.php?hl=fr&page=atlasmap&cc2=MY

Dans cet Atlas, des niveaux sont attribuées en fonction du degré de vulnérabilité, et le breton ne fait pas exception aux langues celtiques: elles sont toutes en danger !
Niveau 1 « situation critique » : le cornique (Cornouailles britanniques) & le mannois (Île de Man) / Niveau 2 « sérieusement en danger » : le breton / Niveau 3 « en danger » : les gaéliques (Ecosse & Irlande) / Niveau 4 « vulnérable » : le gallois.
Petite comparaison entre le breton et le gallois au cours de ces trente dernières années : Le nombre de locuteurs de gallois est passé d’environ 400 000 à 700 00 locuteurs ACTIFS, et il est compris par plus de la moitié des 3 millions de gallois. Le nombre de brittophones est passé de près de 600 000 à près de 200 000 locuteurs actifs aujourd’hui.
Notre langue meurt sous nos yeux. La différence entre les deux, c’est une évolution institutionnelle et démocratique imposée par les luttes et qui aura pu faire s’inverser la tendance. Les premières lois permettant d’utiliser le gallois dans les documents et les administrations, et notamment dans les tribunaux gallois datent de 1967. En Bro C’hall c’est l’immobilisme complet et les revendications perpétuelles de mouvements, collectifs ou partis bretons restent vaines.

Quand bien même certaines personnalités politiques aiment rappeler que la langue française est la langue unique de la République, nous leur rappelons que l’Etat français a couché sa signature au bas de textes internationaux :
– 1950, le 4 novembre : Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales (1950, le 4 novembre)

Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés

– 1992, le 5 novembre : Charte Européenne des Langues Régionales Minoritaires (1992, le 5 novembre)

Charte européenne des Langues régionales Minoritaires Autochtones

– 1995, le 1er février : Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (1995, le 1er février)

Convention cadre pour la protection des minorités nationales

Quand bien même, signer n’est pas ratifier (cas de la Charte Européenne des Langues Régionales, signée par Lionel Jospin le 7 mai 1999), prendre des mesures adéquates pour protéger la langue bretonne (entre autres) auraient témoigné d’une réelle considération pour notre langue autochtone, antérieure au françois et au latin. Que l’on ne nous dise pas que si la disparition de le langue bretonne résulte d’une évolution naturelle ! La baisse du nombre de locuteurs n’est pas le fruit d’une « sélection naturelle ».
Faut-il rappeler les décisions politiques prises à l’encontre de notre langue, notamment l’interdiction de l’utiliser dans notre propre pays ? Faut-il revenir sur les dégâts induits par les conflits mondiaux du siècle passé, nombreux furent les bretons tombés au front (certains furent même fusillés juste parce qu’ils ne comprenaient pas les ordres donnés en français) ? En déplaise aux détracteurs, l’Etat français est le responsable directe de cette baisse du nombre de locuteurs bretons, ceux qui pouvaient transmettre notre langue ont donné leur vie pour la France, et au pays l’Education nationale fit le reste…
Ne pas mettre en place ou ne pas faciliter l’implantation d’écoles d’immersion telles que les Diwan ou Divyez démontre que la volonté des responsables français est à la hauteur de la valeur que peut représenter la parole d’un homme politique en période pré-électorale.

Quand bien même la Constitution Française de 1958 statue sur une langue unique pour la République, quel est le danger si d’autres langues la côtoient dans les textes ? Pour bon nombre d’autres pays la cohabitation de plusieurs langues ne posent aucun problème. Pour la France, si ! Elle est unique, elle est un exemple…
Comment justifier de cette “liberté” vendue par la République Française alors que dans ses propres frontières, les langues autochtones de l’hexagone ne sont pas soumises au même régime? Pourquoi les Ikastolaks peuvent-elles bénéficier d’un an d’exercice avant d’être “conventionnées” par l’Education nationale alors que les écoles Diwan doivent survivre pendant cinq ans avant de l’être?
Comment peuvent se justifier certains dirigeants politiques, pratiquant une langue régionale, reconnaissant comme tous les experts linguistiques de son importance dans l’éducation et la formation des esprits, en défendant le principe de langue unique au sein de la République Française ? Faut-il leur rappeler que si des textes restent figés afin de défendre la cohésion nationale via une langue unique, sur le terrain, dans la vie publique, dans des administrations, il en est tout autre ! Comment peut-on accepter qu’en Breizh, une Caisse d’Allocations Familiales puisse afficher une signalétique bilingue pour faciliter la compréhension aux pratiquants de la langue arabe, alors que le Breton n’y a pas droit ?
La survie du breton est très compromise. L’Etat français est clairement responsable de cette situation, et tant que nous ne pourrons pas disposer en Bretagne des droits culturels et démocratiques nécessaires à sa survie nous ne pourrons inverser réellement la tendance.
Il tombe sous le sens que nous n’avons rien à attendre de cet Etat qui n’a de cesse d’ignorer Breizh et ses intérêts, L’exemple de la CAF mentionné supra témoigne à lui seul de l’état d’esprit permanent et nous pourrions y ajouté tous les sujets sur lesquels les enfants de Bretagne sont obligés de se battre pour que soient entendues les volontés du peuple breton, qu’il s’agisse de notre agriculture, de l’exploitation de sables coquilliers ou d’extractions minières, de Brocéliande, de Notre-Dame-des-Landes etc.
Breizh n’est que terre occupée illégalement par l’Etat Français et les bretons ne sont que des illettrés qui ne méritent d’être consultés que lors des élections, afin “d’absorber” certains élus qui en perdront leur bretonnitude en s’adonnant à des fonctions nationales, au détriment de notre Nation bretonne. Si les acteurs politiques souhaitent rester dans les clous des partis jacobins, qu’ils se considèrent responsable de ce bourbier économique dans lequel la France s’enfonce inexorablement – aucune remise en question profonde du système n’est à jour – mais il ne saurait être question plus longtemps que leur irresponsabilité conduise Breizh dans une crise sans fin. Il est plus que temps que le peuple Breton se désolidarise de cette France qui nous méprise et nous spolie.
Vous ne pourrez nous voler notre âme, elle ne sera jamais à vendre. La blessure que vous infligez à notre peuple depuis des générations est bien plus profonde qu’il ne le paraît.

N’abusez pas de notre pacifique Breizh spirit!

H.Le Bras, raconteur d’histoires

CMQ 2016.04/390 – 5 avril 2016
(Suite au passage d’Hervé Le Bras sur Europe 1 cet après-midi)

Cet après-midi ( 15-16 h_ Marion Ruggieri: Il n’y en a pas deux comme elle), Europe 1 consacrait une heure de programme aux nouvelles régions accouchées par cette calamiteuse réforme territoriale. Pour intervenant: Hervé Le Bras, historien et démographe émérite. Autant nous pouvons nous ravir de son oeil critique concernant la façon où cette réforme fut faite, autant il est inacceptable qu’il refasse l’histoire, notamment lorsqu’il aborda la question identitaire de la Bretagne.

Dans la mesure où la grande majorité des français (75% selon un sondage) sont mécontents de cette réforme, avouons-le, Hervé Le Bras ne prend pas de risque.
Certes, cette réforme est pondue sans ou presque pas de consultations d’élus, aucune consultation populaire, avis ignorés de personnes compétentes. L’historien rapporte même – il était aux premières loges puisqu’il était avisé en direct par Auxiète et André Vallini – qu’en l’espace de moins de huit heures, des régions telles que les Pays-de-Loire, changeaient de régions, tantôt dans une nouvelle région Val-de-Loire (avec le Centre), tantôt avec le Poitou-Charente, pour finir par se retrouver seule, c’est dire que les régions n’étaient que des pièces d’un puzzle que l’on s’échangeait entre barons…
Pour ce qui concerne la question des dénominations des nouvelles régions, là aussi, comment ne pas être du même avis lorsque des « Hauts-de-France » ou « Grand-Est » induisent une perte de lisibilité quant à l’identité des territoires. L’historien cite pour exemple l’Alsace et la Champagne, vignobles mondialement connus, lesquels se retrouvent baignés dans une région n’ayant qu’une visibilité géographique. Plus aucune référence au passé historique, aux traditions…
Pareille réforme monarchique induit clairement des préjudices pour tous ces territoires où l’histoire et leurs traditions constituaient une identité reconnue mondialement, un levier économique important mais sciemment ignoré par les acteurs de ce découpage. Pourtant, et Hervé Le Bras fait bien de le rappeler, il y eut au préalable la création du CGET, Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (succédant au DATAR), tout comme il aurait pu rappeler qu’une commission dirigée par Balladur s’était également penchée sur le problème de la réduction du nombre de régions… Que nenni, l’occasion était trop belle pour refonder la carte administrative de l’Hexagone, le puzzle devant tenir compte des « barons » à qui plaire, des régions électorales à sauvegarder, c’est dire le peu de place que pouvait avoir l’importance de notre attachement à notre territoire, à notre identité. La France est une et indivisible, un seul peuple pour une seule identité…

Le débat abordant les incidences de la réformes sur les accents, les langues régionales et les identités, nos oreilles commencent à siffler. Comment en aurait-il pu être autrement puisque l’historien se cantonne à n’avoir qu’une vision globale de la France?
En bon historien de France, il va jusqu’à minimiser les conséquences de la réforme sur nos particularités hexagonales, argumentant même que les langues régionales étaient en regain de forme, excepté l’occitan, curieux lorsque les rapports de l’UNESCO disent le contraire. A l’écouter, les écoles Diwan permettent à la langue bretonne de ne pas disparaître… S’il est avéré que le nombres d’élèves Diwan va croissant, que sait-il de la transmission de notre langue?
Le tissu social a profondément changé, les puits de transmission que pouvaient être le tissu rural se sont bien taris, la mobilité est de mise pour tous, la mondialisation conduit les jeunes à s’expatrier, plus rare il devient de rencontrer par hasard deux personnes parlant breton…
Quant à ses derniers propos, inutile de vous dire qu’ils nous restent encore en travers de la gorge:
Faisant une comparaison avec les élans identitaires de nos cousins Celtes, Hervé le Bras se permet de dire que la Bretagne ne pouvait compter sur une renaissance de l’identité bretonne dans la mesure où on se souvient que « Les Bretons avaient commis l’erreur de pactiser avec les nazis ». Que sont une poignée (environ 80 bretons) qui choisirent de s’allier avec l’ennemi de la France en comparaison avec les milliers d’autres qui avaient rejoint la résistance? Il ne peut ignorer que partout dans sa France, nombreux furent ceux qui ont collaboré, et pas uniquement passivement. Qu’importe, les auditeurs auront retenu cela!
Nous passerons sur le fait de ne pas « s’attarder sur les petites patries » , définissant les territoires qui sont chers à nos coeurs. Une petite phrase anodine qui nous demande de nous focaliser sur l’essentiel, la France, la grande patrie, dite des droits de l’homme et de veiller à son unité. Quelle est belle et grande cette patrie qui perd de sa splendeur et de sa puissance chaque année! Est-ce la conséquence de tous ceux qui aiment et veulent défendre les intérêts de leur territoire dans lequel ils se reconnaissent?
Est-il vain de rappeler que la Nation bretonne est antérieure à la France? Est-il vain de rappeler qu’en 1800, seul un quart de la population française ne parlait que le français? 75% des peuples de l’Hexagone parlaient leur langue “régionale” autochtone, l’unité de la République française n’était pas “bancale” et son influence internationale était autre que celle d’aujourd’hui!
Il suffit de ces arguments républicains qui consistent à nous dire qu’il faut cesser l’entre-soi, qu’il faut cesser de regarder derrière nous, que la mondialisation est inéluctable, qu’il faut laisser le pouvoir central prendre les décisions pour tous les peuples de l’hexagone…. Même des décisions internationales peuvent avoir des conséquences directes sur nos propres personnes – le terrorisme en est un exemple criant – et il faudrait que nous continuions à nous taire, à laisser les partis politiques jacobins détruire le peu de démocratie qu’il puisse rester (absentéisme au Parlement, élus contournant les lois, tout récemment fut même votée une loi pour compliquer l’accession à la candidature présidentielle pour un candidat non-issu des grands partis, etc.).

“Tant que les lapins n’ont pas d’historiens, l’histoire est racontée par les chasseurs”

(Howard Zinn)
Comment ne pas déplorer que des médias puissent donner la parole à des personnes qui s’avèrent être des complices du révisionnisme d’Etat, sous prétexte qu’ils soient historiens, démographes, spécialistes des régions ou des langues.
Un jour, une station radio, le lendemain, une chaîne de télévision, le sur-lendemain, un bel article dans la presse écrite, et tous les jours, les écoles de la République apportent à nos enfants des leçons qui feront d’eux de bons petits soldats qui seront incapables de penser autrement que dans l’intérêt commun de l’Etat…
A l’ inverse de nos voisins Celtes, Suisses et même en Alsace, Breizh ne possède pas de télévision, de radio ou même d’un journal, ne serait-ce que bilingue, mis à la disposition de l’ensemble des habitants de tout son territoire historique. Tv Breizh n’a plus de breton que son nom et n’a jamais eu l’autorisation de consacrer plus de place à notre langue ni même d’intégrer un réseau national gratuit (TNT), les ondes radios qui permettraient d’émettre sur l’ensemble des cinq départements bretons sont aussi soumises à autorisation, quant à la presse écrite, elle existe mais sa survie dépend de subventions nationales.
Taire la vérité revient à débretonniser!

Tout est verrouillé pour que la communication soit contrôlée et restreinte dans cette grande patrie d’Hervé Le Bras, cette Nation qui insidieusement tient plus à un régime autoritaire qu’à une démocratie. Rappelons à ceux qui nous gouvernent que “la démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité” (Albert Camus).
Si les concepts « Liberté » et « Egalité » ont un sens autre que celui que les gouvernants français ne cessent de galvauder, nous enjoignons tous les Bretons à rejoindre les rangs de tous ces mouvements et associations qui luttent que les voix bretonnes puissent se faire entendre et à oeuvrer pour qu’au plus vite naisse une entité rassembleuse, telle une Union Sacrée qui porterait à l’unisson toutes les revendications Ô combien légitimes de Breizh!

Qu’au seul nom de Breizh, la fierté et l’orgueil du peuple breton renaissent du passé et que Clairvoyance fasse l’Union. Il en va de notre identité, de notre liberté!
ambasad.vreizh@gozmail.bzh